La peur de perdre de David Lafrance, vernissage le jeudi 19 février à 17h à Sagamie

David Lafrance présente La peur de perdre, au Centre SAGAMIE d’Alma, une nouvelle série de tableaux miniatures denses et complexes illustrant la possession des lieux : des environnements intérieurs en voie de devenir un domicile.

Cette série s’inscrit dans une suite portant sur le quotidien et la proximité. L’oeuvre est supportée par l’immanence du réel, mais poussée aux limites du possible des avenues graphiques et esthétiques de la peinture moderne. Le corpus présenté a été stimulé par un déménagement domestique où chaque objet du quotidien est revisité et analysé. Garder, jeter, donner ou revendre? C’est dans ce chaos ménager que fut entreprise au compte-goutte la création de la présente série, stimulant la réflexion portant sur des sujets d’actualité socioéconomique comme l’austérité, l’hyperconsommation, la mondialisation, la lutte des classes et la dépendance aux technologies.

Cette recherche picturale invite une multitude de sujets à co-habiter tant bien que mal, formant entre hasard et conscience des compositions symboliques. Par le « design d’intérieur », la nature morte et l’abstraction, les thèmes de la domesticité et de l’acquisition se déchirent. On y retrouve tantôt des accumulations maladives, tantôt la négligence des lieux. Ce sont les signes de l’expression du malaise de l’artiste tiraillé entre l’abondance matérielle et la crise sociale, grands thèmes anxiogènes de notre époque.

Si les tableaux soulignent l’abondance démesurée des biens matériels, ceux-ci sont fabriqués à une échelle des plus réduite, presque miniature, ne prenant que très peu d’espace et facilitant le transport et l’entreposage. Cette résolution quant au support donne alors un peu d’espoir vis-à-vis la perte de contrôle dans un lieu limité.

David Lafrance est né en 1976 au Québec et vit et travaille à Montréal. Il est diplômé depuis 2001 de l’Université Concordia à Montréal en peinture et dessin. Ces dernières années ce peintre, aussi graveur et sculpteur, a réalisé plusieurs expositions au Québec, au Canada et au États-Unis. Il est récipiendaire de bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec. On peut retrouver ses oeuvres dans plusieurs collections publiques et corporatives. En complément à son oeuvre picturale, sa pratique artistique évolue à travers la musique expérimentale et bruitiste. Il est cofondateur, avec son frère Vincent, des Jouets Lafrance, un projet de sculptures populaires autodidactes. Il est représenté par la galerie Hugues Charbonneau.

L’artiste travaille sur des peintures sensorielles et stimulantes adoptant différents cadres figuratifs. Ses compositions sont motivées par l’accumulation plus ou moins logique de sujets qui nourrissent la recherche au niveau des préoccupations de notre société. À la source de cette quête, à caractères esthétique et symbolique, il y a un malaise, un problème d’identité et d’autodétermination créé par le vide spirituel contemporain. Il trouve une source d’inspiration dans la façon dont les gens consomment, s’évadent, fantasment et développent le goût du beau et de la sécurité comme refuge.
 

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