La fête de l’art au square Viger

La fête de l’art au square Viger
Bernard Lamarche
Édition du jeudi 29 septembre 2005

Le square Viger est en processus de transformation. Dans l’îlot C, la section la plus à l’est, les travaux ont commencé, les arbres ont été coupés; la Ville de Montréal veut notamment faire disparaître les monticules et les blocs de béton qui empêchent les policiers de voir ce qui s’y passerait de louche. N’empêche, le centre d’artiste Dare-dare y tient à partir d’aujourd’hui une fête de l’art… pour sensibiliser à la réalité du parc.

Le Centre de diffusion Dare-dare, qui occupe un abri temporaire dans le parc, présente jusqu’au 2 octobre l’événement Périmètre. L’art sous toutes ses formes est convié à la fête : musique, arts visuels, danse, performances et installations. Le square Viger, son histoire, ses enjeux actuels, ses composantes physiques et sociales constituent le fil conducteur de l’événement.

Le coordonnateur de Dare-dare, Jean-Pierre Caissie, insiste pour dire que l’événement est une fête de l’art, plus qu’un cri pour sauver un site moderne. «L’idée derrière Périmètre est d’amener le public à voir l’art public et le carré. Si le public, en partant du parc, se dit que c’est triste ce qu’on est en train de faire au parc et se plaint auprès des décideurs publics», une partie de la mission sera accomplie, bien que Caissie ajoute que Dare-dare ne se prononce pas en tant que tel sur l’avenir du parc.

Cette fin de semaine, samedi et dimanche, l’organisme Docomomo Québec, avec les architectes Danielle Doucet et France Vanlaethem, sera sur place (de 13h30 à 15h30) pour proposer des promenades guidées autour de l’autoroute Ville-Marie et du square Viger afin d’en présenter l’histoire. Selon Cassie, «il y a du patrimoine moderne dans ce parc. L’artiste Charles Daudelin a imaginé le parcours complet de l’îlot A. Il y a aussi l’itinérance, l’état nomade, qui existe depuis toujours. Dans une société sédentaire comme la nôtre, on essaie toujours de les rejeter à l’extérieur, alors qu’ici, ils ont un endroit où habiter. Or, ceux qu’on appelait à l’époque des «vagabonds» habitent le parc depuis plus d’un siècle.»

Pour ne nommer que ceux-là, l’artiste-citoyen Philippe Côté présente Rumeurs de ruines, à propos des projets urbains associés au square Viger, et Olivier Choinière, avec sa troupe de théâtre Arggl !, mettra en scène un homme étendu par terre, semblant dans le besoin, qui se transforme graduellement en héros au fil des quatre jours de l’événement.

De plus, l’oeuvre de Charles Daudelin, L’Agora, avec son mur d’eau, servira de lieu de rencontre, le soir, pour la tenue de spectacles qui feront converger la musique techno, la poésie, la danse et le chant. Demain, le sympathique duo Geneviève et Matthieu présente Dansons dans la rue, entre karaoké dansant et danse endurance. Ce sera l’occasion du lancement de la compilation musicale du même titre.

Samedi, performance et musique sont également au rendez-vous, avec Charlene K. Lau et Céline Boucher. Victor Rodrigue présentera un projet vidéochorégraphique sur la circulation automobile. La finale, de Jimmy Lakatos et Pascale Malaterre et leur architecture sonore, suivie de Julien Roy en musique, annonce beaucoup. Dimanche, une fête galante est offerte, dans le cadre du festival Pop Montréal. Tout est gratuit. Détails sur www.cam.org/daredar.

http://www.ledevoir.com/2005/09/29/91477.html

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