La Dialectique des fluides
avec
Cindy Dumais
Mathieu Tardif
Présentée à l’automne 2011 à la Maison de la culture Mercier à Montréal dans le cadre de l’événement 175 NORD, l’exposition La Dialectique des fluides est revisitée par les deux artistes saguenéens Cindy Dumais et Mathieu Tardif. Le mot humeur revêtait à l’origine un sens médical (la théorie des humeurs d’Hippocrate). Il évoquait alors les fluides corporels que les médecins analysaient pour déceler les dérèglements. L’artiste, en confrontant le rêve au réel, la chair au virtuel, l’aléatoire au structuré, analyse ici les humeurs de l’homme contemporain. C’est dans cet esprit qu’Espace Virtuel a constitué le corpus La Dialectique des fluides.
Cindy Dumais
Le travail de Cindy Dumais présenté dans le cadre de La Dialectique des fluides rassemble des oeuvres réalisées entre 2009 et aujourd’hui dont la plupart sont inédites. Dumais aborde la notion d’intériorité à travers des recherches plastiques, où se cottoient l’indétermination des corps proche de ce « corps sans organe » d’Antonin Artaud, et la leçon d’anatomie :
« L’expérience que nous faisons de notre intériorité est très intime. Il est difficile de la décrire. C’est très étrange cette relation que nous pouvons faire entre cette expérience exclusivement personnelle, sans pouvoir nous regarder en face. Nous sommes toujours dans l’angle mort de notre oeil. Je trouve cela très troublant. Et magnifique.
Entre mes tentatives de rendre manifeste la pensée par l’art visuel, je fabrique des espaces où tout est interconnecté, rien n’est laissé au hasard, tout est signifiant. Et ces liens, ils sont pluriels, ils le sont dans l’excès. Tout devient inextricable, des cheveux emmêlés.
L’installation est un oeil géant, omniscient qui se retourne vers l’intérieur, montrant l’excès des liens que la tête aura tissés. Nous sommes à l’intérieur d’une tête ou bien la tête, elle, elle est ouverte. Éclatée. Où on risque de tourner de l’oeil. On perd conscience. On perd la connaissance. C’est ça, pour moi, l’art visuel. Un ravissement. »
Née au Lac-Saint-Jean en 1978, Cindy Dumais s’installe au Saguenay après l’obtention de la maîtrise en 2004. Elle enseigne actuellement la pratique des arts au Cégep de Chicoutimi et continue ses recherches en atelier. Son travail se manifeste par des projets d’expositions individuelles et collectives et par d’autres projets tel que scénographies, conceptions graphiques, illustrations. Elle tient le double rôle d’auteure et d’éditrice avec les éditions La Clignotante.
Mathieu Tardif
Le travail de Mathieu Tardif se présente comme des dispositifs électroniques installatifs. Au moyen de ces systèmes d’interconnexion, il construit des espaces de dialogue entre les machines, tentant de les personnifier en regard du comportement du vivant.
Dans le cadre de La Dialectique des fluides, Tardif présente les œuvres Clepsydre et Thermostat :
« Clepsydre, cette horloge où l’écoulement d’un liquide nous indique le temps qui passe. Un temps visqueux, une fluidité bestiale, qui rapproche la machine au vivant, ou peut-être, rapproche le vivant de sa condition de machine. Est-il possible de rendre une machine plus «vivante» seulement en utilisant de la matière fluide? La machine est prise et ne peut faire autrement que de se débattre. Tout comme le chien au bout de sa laisse qui, à la vue d’un passant, tourne autour de l’axe sur lequel sa laisse est fixée. »
« Thermostat est l’ébauche de travaux de recherche en cours. C’est un système autorégulé où un montage de petites boucles simples nous amènent vers les algorithmes émergents : un ensemble de règles simples permet de faire émerger un comportement global plus complexe. »
Mathieu Tardif a terminé un baccalauréat en arts interdisciplinaires à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a exposé à la 7e édition de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières. Il a présenté l’installation Détailleur à la galerie [Séquence] au printemps 2011. Son travail a aussi été présenté au centre d’artistes Le Lobe en duo avec Cindy Dumais en 2009. Il poursuit présentement des études en Technologie de l’électronique (télécommunication / réseautique) au Cégep de Chicoutimi.
La Dialectique des fluides
avec
Cindy Dumais
Mathieu Tardif
Présentée à l’automne 2011 à la Maison de la culture Mercier à Montréal dans le cadre de l’événement 175 NORD, l’exposition La Dialectique des fluides est revisitée par les deux artistes saguenéens Cindy Dumais et Mathieu Tardif. Le mot humeur revêtait à l’origine un sens médical (la théorie des humeurs d’Hippocrate). Il évoquait alors les fluides corporels que les médecins analysaient pour déceler les dérèglements. L’artiste, en confrontant le rêve au réel, la chair au virtuel, l’aléatoire au structuré, analyse ici les humeurs de l’homme contemporain. C’est dans cet esprit qu’Espace Virtuel a constitué le corpus La Dialectique des fluides.
Cindy Dumais
Le travail de Cindy Dumais présenté dans le cadre de La Dialectique des fluides rassemble des oeuvres réalisées entre 2009 et aujourd’hui dont la plupart sont inédites. Dumais aborde la notion d’intériorité à travers des recherches plastiques, où se cottoient l’indétermination des corps proche de ce « corps sans organe » d’Antonin Artaud, et la leçon d’anatomie :
« L’expérience que nous faisons de notre intériorité est très intime. Il est difficile de la décrire. C’est très étrange cette relation que nous pouvons faire entre cette expérience exclusivement personnelle, sans pouvoir nous regarder en face. Nous sommes toujours dans l’angle mort de notre oeil. Je trouve cela très troublant. Et magnifique.
Entre mes tentatives de rendre manifeste la pensée par l’art visuel, je fabrique des espaces où tout est interconnecté, rien n’est laissé au hasard, tout est signifiant. Et ces liens, ils sont pluriels, ils le sont dans l’excès. Tout devient inextricable, des cheveux emmêlés.
L’installation est un oeil géant, omniscient qui se retourne vers l’intérieur, montrant l’excès des liens que la tête aura tissés. Nous sommes à l’intérieur d’une tête ou bien la tête, elle, elle est ouverte. Éclatée. Où on risque de tourner de l’oeil. On perd conscience. On perd la connaissance. C’est ça, pour moi, l’art visuel. Un ravissement. »
Née au Lac-Saint-Jean en 1978, Cindy Dumais s’installe au Saguenay après l’obtention de la maîtrise en 2004. Elle enseigne actuellement la pratique des arts au Cégep de Chicoutimi et continue ses recherches en atelier. Son travail se manifeste par des projets d’expositions individuelles et collectives et par d’autres projets tel que scénographies, conceptions graphiques, illustrations. Elle tient le double rôle d’auteure et d’éditrice avec les éditions La Clignotante.
Mathieu Tardif
Le travail de Mathieu Tardif se présente comme des dispositifs électroniques installatifs. Au moyen de ces systèmes d’interconnexion, il construit des espaces de dialogue entre les machines, tentant de les personnifier en regard du comportement du vivant.
Dans le cadre de La Dialectique des fluides, Tardif présente les œuvres Clepsydre et Thermostat :
« Clepsydre, cette horloge où l’écoulement d’un liquide nous indique le temps qui passe. Un temps visqueux, une fluidité bestiale, qui rapproche la machine au vivant, ou peut-être, rapproche le vivant de sa condition de machine. Est-il possible de rendre une machine plus «vivante» seulement en utilisant de la matière fluide? La machine est prise et ne peut faire autrement que de se débattre. Tout comme le chien au bout de sa laisse qui, à la vue d’un passant, tourne autour de l’axe sur lequel sa laisse est fixée. »
« Thermostat est l’ébauche de travaux de recherche en cours. C’est un système autorégulé où un montage de petites boucles simples nous amènent vers les algorithmes émergents : un ensemble de règles simples permet de faire émerger un comportement global plus complexe. »
Mathieu Tardif a terminé un baccalauréat en arts interdisciplinaires à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a exposé à la 7e édition de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières. Il a présenté l’installation Détailleur à la galerie [Séquence] au printemps 2011. Son travail a aussi été présenté au centre d’artistes Le Lobe en duo avec Cindy Dumais en 2009. Il poursuit présentement des études en Technologie de l’électronique (télécommunication / réseautique) au Cégep de Chicoutimi.