François Ruph, tirée de la série Western catholique et Klondike québécois
1977-1979

François Ruph et Virginia P. Bordeleau, vernissage vendredi 26 janvier 19h à L’Écart

Western catholique et Klondike québécois
FRANÇOIS RUPH ROUYN-NORANDA

L’artiste et photographe François Ruph figure parmi les fondateurs du premier Symposium de peinture en Abitibi-Témiscamingue et du Conseil des artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue (1989) qui ouvrira L’Écart en 1992. Reconnu pour son regard aiguisé sur la culture et l’architecture régionale à la fin des années 1970, le photographe a déposé plus de 5200 diapositives numérisées à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) de Rouyn-Noranda.

L’Écart désire souligner le travail fondateur de cet artiste et a sélectionné avec sa collaboration des images extraites de ses archives. Certaines de ces images témoignent notamment du quartier Noranda où L’Écart a pignon sur rue depuis 1995.

Intitulé Western catholique et Klondike québécois, ce projet de photographie documentaire sur l’Abitibi et le Témiscamingue est né d’un intérêt grandissant de ma part pour l’histoire particulière d’un pays de colonisation récente et de cultures bigarrées, conflictuelles, anarchiques, ainsi que de leur transformation rapide au courant des années 1970.

À mon arrivée à Rouyn-Noranda, au Cégep, en tant que professeur de psychologie, les rues larges, certaines encore en gravelle, les bâtiments à fronton style western, les maisons en planches, bancales et plus ou moins délabrées, la succession des cinémas, des hôtels, des bars, des maisons de chambres, toutes ces caractéristiques des « boomtown » évoquaient pour moi des récits de Jack London sur le Klondike qui avaient nourri l’imaginaire de ma jeunesse. – François Ruph

Né en 1944 à Toulouse, François Ruph s’est établi à Rouyn-Noranda en 1969. Il a travaillé tour à tour comme journaliste, réalisateur, recherchiste en radio et télévision, photographe et cinéaste documentaire, tout en développant en parallèle une carrière d’artiste en arts visuels. Récipiendaire de plusieurs prix et bourses, son travail a été présenté dans de nombreuses expositions solos et collectives au Québec. Il a entre autres enseigné à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue dans le cadre du baccalauréat en création multimédia interactif du département en création et nouveaux médias. Impliqué en région, François Ruph est président des Éditions du Quartz.

 

Ourse cosmique
VIRGINIA P. BORDELEAU ROUYN-NORANDA

Artiste reconnue pour son travail en peinture et en littérature, Virginia P. Bordeleau propose une toute nouvelle exposition rassemblant des sculptures d’ours produites à partir de carton. En ce 25e anniversaire, nous sommes heureux de souligner l’apport exceptionnel de cette artiste d’origines crie et métisse dans notre région.

Le choix du carton comme objet d’art allié au thème de l’ours réfère à première vue à la sauvegarde de la nature animale et végétale. Récupération. Dénonciation. Cela aborde aussi le courant de l’art pauvre par l’appropriation d’un matériau récupéré. On peut y voir également l’apport des mouvements politiques actuels où l’essor de la présence autochtone bourgeonne après une longue période de silence, d’oubli ou de négation d’un peuple. Les artistes des Premières Nations prennent leur place au cœur de cette conscientisation, s’ancrant dans leur territoire imaginaire, mental, spirituel. Il y a prise de parole, des actions sont posées, des voix se font entendre.

Cette série de sculptures en carton découpé se veut un autoportrait humoristique qui décrit des situations de la vie communes à tout être humain : la famille, le deuil, la spiritualité, la souffrance, le plaisir ou la perception du corps. Malgré l’apparence ludique du traitement, il est possible de voir au-delà de la fantaisie une confidence douloureuse de ma part d’humanité. – Virginia P. Bordeleau

Artiste multidisciplinaire, Virginia P. Bordeleau est née en Abitibi-Témiscamingue en 1951. Son travail en arts visuels a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France, au Mexique et au Danemark. En 2012, elle remporte le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil Le Crabe noir. En 2015, elle assure le cocommissariat de l’exposition Dialogue 2 présentée au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda où elle présente en simultané le projet Le Silence des ainés. En 2016, elle obtient en duo le prix Marquise-Leblanc Innovation Métiers d’art du Bas Saint-Laurent.

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