Exposition collective : Lopez, Bonato, Seiquera, Sobral (Brésil). Vernissage le vendredi 8 juin à 18 h

Du 9 juin au 15 juillet
Vernissage le vendredi 8 juin à 18 h
Rencontre avec les artistes à 16 h

Les artistes effectuent également une résidence de création chez Engramme du 29 mai au 7 juin.

Les estampes de Fabricio Lopez puisent leur caractère dans le processus gestuel qu’elles impliquent. Les actions du corps sur la matière ( le geste gravé et l’impression à la cuillère de bois ) se conjuguent à une exploration de la couleur, aidée par la superposition de matrices. Comme l’ensemble de son œuvre gravée, les estampes grand format présentées chez Engramme trouvent leurs échos dans la peinture. Elles traduisent une approche expressionniste de l’estampe, construite par le mouvement et guidée par l’intuition.

Ernesto Bonato explore le paysage environnant et ses architectures. Il choisit d’en relever photographiquement certains détails puis les reproduit en gravure sur bois. Procédant par pointillisme, afin de rendre réalistement la volumétrie et la profondeur de ses sujets, Ernesto Bonato se sert de la matière pour explorer les dialogues entre la lumière et les ombres de même que leurs effets sur la perception des objets. Quatre gravures sur bois du corpus Déambulatorio, réalisées dans la commune de Anzy Le Duc, en France, et inspirées des lieux de cette campagne bourgognaise, sont présentées chez Engramme. Lors de sa résidence chez nous, l’artiste parcourra cette même démarche, collectant dans la ville les images d’objets spécifiques, témoins de notre histoire et de notre actualité.

Au cours de l’année 2005, Alexandre Romariz Seiquera visite la communauté de Nazaré do Mocajuba, un village d’une centaine d’habitants situé dans la région amazonienne. Isolée par la jungle et les rivières, cette société vivant de l’agriculture et de la pêche n’a subit aucun changement notable depuis plusieurs décennies. À leur demande, Alexandre Romariz Sequeira photographie les habitants du village puis reproduit leurs portraits en taille réelle sur des pièces de lingerie de leurs propres trousseaux. Drap, couvertures et nappes se trouvent alors imprimés de figures diverses, suspendus dans les arbres, au bord de la rivière Mocajuba et offerts à une population qui, pour la plupart, voit des photographies pour la première fois. Trois de ces objets sérigraphiés sont exposés chez Engramme comme les reliques d’un monde oublié. Touchants de vérité, ils portent en eux de manière troublante l’ethnocentrisme de nos sociétés.

L’installation d’Armando Sampaio Sobral comporte une œuvre vidéographique et des gravures sur bois, créées d’après des estampes du Moyen-Âge. Elle évoque le sort tragique de fermiers sans terre, tués par les forces gouvernementales dans l’Eldorado de Carajas City, au Brésil. Préoccupé par le triste rapport de pouvoir sociétal et les systèmes de répression devenus institutionnels, Armando Sampaio Sobral offre un ensemble d’œuvres-hommage qui honore la lutte de ces paysans contre l’injustice et ce système néo-féodal de propriété terrienne.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel