Peter Mörtenböck and Helge Mooshammer. A World of Matter, 2014

Exposer l’écologie des ressources de World of Matter, vernissage le vendredi 20 février à 18h à la Galerie Leonard et Bina Ellen

Mabe Bethônico, Ursula Biemann + Paulo Tavares, Frauke Huber + Uwe H. Martin, Peter Mörtenböck + Helge Mooshammer, Judy Price, Lonnie van Brummelen + Siebren de Haan

Organisée par Krista Lynes et Michèle Thériault

Conférence + projection
Le jeudi 19 février
INFORMATIONS

Exposer l’écologie des ressources rassemble sept œuvres produites par World of Matter, un projet de recherche artistique et médiatique international qui porte sur les matières premières (fossiles, minérales, agraires et maritimes) et les écologies complexes dont elles font partie. Mis sur pied par un groupe interdisciplinaire de praticiens et de théoriciens du visuel, World of Matter se veut une réponse à l’urgent besoin de nouvelles formes de représentation faisant passer les débats concernant les ressources naturelles d’un domaine gouverné par les lois du marché à des plateformes ouvertes au discours public et engagé.

« World of Matter ouvre une perspective planétaire sur la matière d’un monde qui importe. »

La méthode de travail de World of Matter, sa façon de rassembler, de partager les connaissances et d’en débattre, est mue par le désir de constituer le bien commun, de déployer l’espace public et de ce fait, se pose comme une pratique sociale engagée. L’orientation du groupe est de portée mondiale et particulièrement sensible aux inégalités entre les pays du Sud et à l’intérieur de chacun d’eux, à l’aggravation de la pauvreté et à l’omniprésence de l’exploitation commerciale de la force de travail et des ressources partout sur la planète. Critiques de l’approche anthropocentrique de l’extraction des ressources, les projets de World of Matter sont conçus et modelés par un vaste éventail d’acteurs (humains et non humains) et par diverses disciplines et affinités culturelles. Le besoin urgent de susciter le débat dans l’arène publique transnationale – débat qui rend possibles différents modes d’organisation sociale – a conduit les divers praticiens à favoriser une approche d’accès libre par le biais de leur plateforme en ligne, à valoriser le matériel visuel comme un outil pour soutenir l’action et à diversifier leurs modes d’échange par les « interventions » que constituent les expositions, les colloques, les textes et d’autres événements publics.

Les dix collaborateurs ont élaboré des projets visuels qui résultent d’enquêtes soutenues sur les écologies interreliées de l’extraction qui sont à l’œuvre de par le monde, de même que sur leur impact multiforme sur les vies et les systèmes humains et non humains. Les vidéos, les entrevues, les témoignages et les récits, les documents, les cartes et les textes prennent la forme d’installations dans l’espace de la galerie et produisent une interaction complexe entre une analyse documentaire critique et des réflexions portant sur notre relation à la nature et les définitions que nous en donnons.

En présentant le résultat de ses recherches et collaborations dans un cadre expositionnel, World of Matter se confronte aux questions de présentation, de réflexion esthétique, d’expérience artistique et de réception du monde l’art – qui constituent également pour la Galerie un objet de recherche à la fois sous-jacent et ouvert. La nature documentaire de ce travail, le volume d’information et son mode de présentation sollicitent du visiteur un investissement complet, le forçant à résister aux formes habituelles de consommation accélérée de l’œuvre d’art. Ce projet ouvre le champ du visuel et de l’exposé à une réflexion engagée sur la question d’une matière complexe et exigeante.

Avec le soutien du Conseil des arts du Canada, de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, du Forum Culturel Autrichien et de l’Institut für Auslandsbeziehungen

Cette exposition s’inscrit dans le cadre du Printemps numérique 2015 de Montréal.

Colloque
20 – 21 février 2015
World of Matter : Écologies de l’extraction et terrains non cédés

Co-organisé par Krista Lynes (Chaire de recherche du Canada en études féministes des médias, Université Concordia) et Darin Barney (Chaire de recherche du Canada en technologie et citoyenneté, Université McGill)

Panelistes :
Darin Barney, Mabe Bethônico, Ursula Biemann, Amanda Boetzkes, Nicholas Brown, Heather Davis, Alain Deneault, Adam Dickinson, Eduardo Kohn, Brenda Longfellow, Helge Mooshammer, Scott Morgensen, Peter Mortenböck, Shirley Roburn, Rafico Ruiz, Emily Scott, Audra Simpson, Nicole Starosielski, Imre Szeman, Zoe Todd, Gisèle Trudel, Lonnie van Brummelen, Peter von Tiesenhauen

Lieu :
Université Concordia
EV 7.735
1515, rue Ste-Catherine Ouest

Ce colloque pose la question : comment l’art contemporain et les études des médias, les études des peuples indigènes et les mouvements de résistance, les études critiques de l’environnement, la nouvelle ethnographie ainsi que les études de science et technologie peuvent-ils converger afin de mettre en lumière la dynamique de mondialisation mise en œuvre par l’écologie de l’extraction ? Cette rencontre a pour but de travailler à élaborer les bases argumentatives fondamentales nécessaires afin de résister aux incursions en territoire souverain, à la négation des droits de la nature et à la dépossession persistante des peuples indigènes et des Premières Nations. Les questions suivantes s’ensuivent : quels terrains non cédés ont préséance et peuvent ainsi arrêter le processus d’excavation en profondeur des écologies impérialistes ? Quelles interventions peuvent assurer la défense de la terre, du droit au travail, de la survie et de la diversité des espèces dans une ère de mondialisation ?

Le colloque se déroulera en anglais.

Plus d’informations sur le déroulement du colloque ici.

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