L’installation de Marcia Pitch, The Invisible Woman, est composée d’une combinaison d’objets ménagers démantelés et d’objets trouvés (ou comme les nomme l’artiste, des « rebuts de ruelle »). Pitch travaille avec des morceaux de différents objets et images parce que, comme elle le dit, « leur forme fragmentée correspond à ma compréhension de la vie contemporaine. De plus, j’apprécie profondément les objets et les images qui ont une histoire dans la mesure où ils apportent un nouveau discours à l’œuvre et ont leur propre récit à relater. »

La femme vieillissante est un des thèmes centraux de la pratique artistique de Pitch. Les personnes âgées, en particulier les femmes, ont également des histoires à raconter, mais notre société a tendance à ne pas valoriser leurs expériences et à les envelopper d’une cape d’invisibilité.

Les sculptures de l’exposition sont accompagnées de dix collages de grande échelle représentant des paysages qui font allusion au corps sexualisé. Les collages sont créés en déchirant et en collant ensemble des images de parties du corps, des blocs de couleurs, des textures et des motifs tirés de livres d’histoire de l’art et de magazines de mode. Ils explorent les effets de l’âgisme et du sexisme. L’imagerie sexuellement provocatrice défie les normes sociétales et exige à la fois pouvoir et visibilité pour toutes les femmes vieillissantes, y compris l’artiste elle-même.

La pratique artistique de Marcia Pitch s’étend sur plus de quatre décennies et comprend l’installation, la sculpture, l’assemblage et le collage. Après avoir obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université du Manitoba, elle a poursuivi des études supérieures au California College of Arts and Crafts à Oakland en Californie et un diplôme d’enseignement de l’Université de la Colombie-Britannique. Au début des années 1970, elle a produit bon nombre d’installations centrées sur des questions politiques basées sur son implication de longue date avec Amnesty International.

Par la suite, alors qu’elle était devenue parent, elle a commencé à travailler avec ce qui l’entourait, en particulier les jouets et les objets ménagers. Elle a combiné une multitude de morceaux de jouets désassemblés, sans rapport, incongrus avec d’autres restants d’épaves, pour créer une nouvelle expression. Dans ses travaux récents, elle continue de s’appuyer sur des matériaux de tous les jours alors qu’elle imagine les effets du rythme de l’évolution et des changements climatiques considérablement accélérés, motivés par la cupidité et les turbulences politiques.

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