Chargement Évènements
© Paméla Landry
  • Cet évènement est passé.

Paméla Landry et Pascale Théorêt-Groulx

Expositions jusqu'au 1er mai à la Galerie B-312

PAMÉLA LANDRY
ACCALMIR
La Galerie B-312 a le plaisir de présenter Accalmir, la plus récente exposition de Paméla Landry. Avec ce projet, l’artiste poursuit ses recherches sculpturales entamées il y a plus d’une décennie dans lesquelles elle allie et trafique la technologie et la mécanique pour leur trouver des applications inédites, afin de créer ce qu’elle nomme ses « machines à investissement d’affects ». Avec ses engins, Paméla Landry cherche à comprendre certaines conditions qui affectent les personnes aux prises avec des troubles obsessifs et rend visibles leurs comportements compulsifs (TOC). Grâce à un procédé de transposition, les machines mobiles incarnent la gestuelle de ces obsessions. Ces gestes répétés proposent des rituels dans le but de calmer l’anxiété et de neutraliser les pensées obsédantes, en se concentrant sur un mouvement simple et distinctif, faire le ménage, par exemple—L’espace est aménagé comme une salle de montre. Non loin des machines, roues, jantes, poignées et accessoires de rechange de différentes couleurs prennent place dans un présentoir. Tout devient personnalisable, modulable. S’il n’est pas possible de se déplacer avec les machines, elles se mettent cependant en fonction lorsqu’on les approche, répondant à notre présence grâce à un système de détection de mouvements. Le côté ludique et coloré de l’installation Accalmir allège le discours autour de la maladie mentale et permet d’aborder et de décloisonner les stéréotypes reliés aux TOC. Une exposition à voir et à expérimenter, compulsivement, jusqu’au 1er mai.

– ISABELLE GUIMOND

 

PASCALE THÉORÊT-GROULX
UN PEU PLUS HAUT, MON TORSE VEILLAIT SUR VOUS
Pascale Théorêt-Groulx a une pratique foisonnante et diversifiée convoquant à la fois la performance, la vidéo, le son et l’installation afin d’interroger les rapports humains dans leur environnement physique et social, par des mises en situation spécifiques où elle s’intéresse aux modes d’interactions régissant nos comportements. Faisant souvent appel à des champs de recherche extérieurs au monde de l’art, sa pratique évolue entre une approche savante et une plus néophyte capable de créer des images poétiques reflétant une vision liminale d’un monde sensible où la remise en question des normes et de nos appréhensions devient un puissant moteur créatif. Conçu initialement en 2018 avec le soutien du centre d’artistes Verticale à Laval, le projet, alors intitulé Un peu plus haut, mon torse veille sur vous, se compose d’interventions durant lesquelles l’artiste a parcouru des dizaines de kilomètres au-dessus du territoire lavallois avec un drone qu’elle a nommé EAI (Entité aérienne instable). Ces manœuvres ont été diffusées en direct sur internet et cherchaient à dépasser le caractère utilitaire du drone, la captation d’images, pour faire de l’entité aérienne un véritable avatar volant de l’artiste, permettant d’entrer en communication avec certains individus interceptés à leur retour du travail alors qu’ils rentraient à la maison. Du ciel, au moment opportun, grâce à une petite boîte attachée au drone et connectée à une carte électronique munie d’un microcontrôleur, EAI laissait tomber sur la tête des personnes choisies une pluie de petits papiers sur lesquels étaient imprimées de courtes inscriptions provenant de Statistique Canada et auxquelles l’artiste ajoutait des messages plus personnels comme : « Prenez-soin de vous ». Présentée cette fois-ci sous forme d’installation vidéo, cette version inclut une itération du projet effectuée l’hiver dernier à Montréal et dans laquelle l’EAI laissait tomber un pigeon voyageur rempli de messages plus personnels à propos de la liberté et de la proximité afin d’apporter un peu de réconfort durant le confinement. Un peu plus haut, mon torse veillait sur vous révèle, jusque dans le choix des textes, la tension entre la proximité et l’éloignement, entre la protection, l’empathie et la surveillance invasive. À voir, dans la petite salle de la Galerie B-312.

– ISABELLE GUIMOND