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nous ouvrageons ces fuites dans le paysage pour suivre l’écoulement des couleurs
Artistes: Michelle Bui, Loïc Chauvin, Baptiste Grison, Shonee
Commissaires: Fanny Basque et Philippe Dumaine
Les relations que nous tissons avec les environnements qui nous entourent sont multiples, toujours changeantes. Comme le sable qui glisse entre nos doigts, la nature trouve toujours un chemin hors de notre emprise. Si nos gestes ont des impacts significatifs sur les espaces et espèces à nos côtés, ceux-ci dépassent souvent notre compréhension humaine. Nos actions sur le monde s’inscrivent dans un complexe système d’interinfluences et de réciprocités qui dépasse la simple logique effet → conséquence.
Par diverses stratégies, les artistes de nous ouvrageons ces fuites dans le paysage pour suivre l’écoulement des couleurs se saisissent de cette complexité pour aborder tout autant la physicalité de la nature, les processus qui s’y déroulent que les discours sur celle-ci. Alors que Loïc Chauvin et Michelle Bui interviennent directement dans la matière, c’est avec la distance de l’image numérique que Shonee et Baptiste Grison abordent le paysage. Elles·ils jouent avec nos sens et nos perceptions ; triturent des significations enfouies ; créent des associations incongrues ; ouvrent des interstices inédits… Leur travail déstabilise, même pour quelques instants, des articulations binaires qui continuent de cadrer notre compréhension du monde.
naturel · artificiel
réel · virtuel
bénéfique · néfaste
vivant · inanimé
proche · éloigné
organique · industriel
contrôlé · libre
Les rouges, les pourpres, les orangés et les roses traversent l’exposition, répondant doucement aux bosquets de rosiers sauvages qui bordent le Chalet Lyman. Cramoisi, vermeil, magenta, ocre, grenat, amarante, cuivre, safran, ambre, soufre… autant de teintes qui évoquent des odeurs, des impressions, des textures, des souvenirs. Pétales épanouis – fruits mûrs – ciels crépusculaires – soleils ardents – chairs fraîches – plastiques translucides – sang vital…
Le titre de cette exposition est tiré d’un vers de la poête névé dumas*. Tendres et tranchants, ses mots font résonner toute l’ambivalence, toute la vulnérabilité, tout le vertige qu’implique le fait de se penser dans et à travers le monde. En ce moment où les urgences se font toujours plus pressantes et les conversations plus polarisées, nous ouvrageons ces fuites dans le paysage pour suivre l’écoulement des couleurs cherche plutôt à offrir des idées fragiles, sensuelles, mouvantes. Des idées qui, comme la lumière se reflétant sur les eaux du fleuve, ondoient continuellement..
* animalumière, 2016, Éditions Le lézard amoureux, p. 72
Exposition du Centre d’artistes Caravansérail présentée au Chalet Lyman du Parc national du Bic