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Photo: Malaka Ackaoui
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Mumtalakat

Exposition du 19 juin au 16 août à la Galerie Leonard & Bina Ellen

Signifiant « possessions » en langue arabe, le mot mumtalakat est issu d’une racine sémitique qui évoque l’idée de posséder, de gouverner. Il s’ensuit que Mumtalakat implique non seulement la matérialité des objets, mais aussi une phénoménologie de la domination, du pouvoir. Ce titre attire l’attention sur la manière dont les objets modèlent les interactions, il invite à réfléchir à leur capacité de contenir de nombreuses significations et à remplir des fonctions personnelles et culturelles. Il propose aussi une compréhension variée des objets comme entités conceptuelles qui véhiculent les affects de l’expérience migratoire.

Mettant l’accent sur le processus, chaque étape de ce projet à plusieurs volets, centré sur le récit oral, permet l’émergence de nouveaux discours. Le projet dans son ensemble examine la complexité des processus collaboratifs, en questionnant les conventions des chercheur.euse.s/éducateur.trices.s comme auteur.e.s  uniques, en mettant au premier plan les points de vue des participant.e.s et en explorant comment articuler ces relations et ces points de vue à travers une exposition, et des événements publics.

Cette installation dans le vestibule de la galerie présente des objets personnels appartenant à cinq émigré.e.s arabophones : une icône, un ours en peluche, des cartes d’identité, des outils de secours, des journaux intimes, des cahiers de couture, une clé de domicile, un rosaire, un livre, un keffieh, un carnet scolaire, une carte postale et des souvenirs de voyage. En tant que reliques de pays éloignés et de leur expérience vécue, ces objets ouvrent un espace ici et maintenant, permettant de jeter un regard et de réfléchir sur les notions de foyer, d’identité et d’appartenance.

Par le fait de placer des objets et des récits personnels sous la catégorie de l’esthétique, Mumtalakat examine la visibilité et ses contraintes. Provoquant une rencontre entre le public et le privé, ce projet questionne comment différentes formes et stratégies de représentation mettent à l’épreuve les limites de l’individualité et comment ces approches peuvent approfondir la portée interprétative des récits oraux et inscrire les objets dans un contexte élargi.