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Mariane Tremblay et Fernande Forest
Mariane Tremblay
Particulièrement sensible à l’étrangeté fabuleuse des variations de la perception, Mariane Tremblay expérimente de manière protéiforme la faculté d’émerveillement, l’éloquence du silence visuel et le potentiel de l’état de solitude de lieux et d’objets rencontrés. Avec un intérêt grandissant pour l’insondable et ce qui dépasse l’entendement, les œuvres découlant de ses recherches explorent et captent petits et grands phénomènes du monde, latents ou évidents, pour en détacher une poésie nouvelle et établir une esthétique de la rareté. Oscillant entre les deux pôles du contemplatif et du rationnel, son approche de recherche-création frôle la sérendipité (capacité à découvrir sans chercher), comme un rapport au monde résolument ouvert à l’inattendu. Constitués par une vaste gamme de procédés techniques et de matériaux significatifs, ses corpus se déclinent en installations, sculptures, photographies, dessins et vidéos, dont l’ensemble éveille un réseau de liens symboliques et les œuvres se répondent entre-elles, comme des clins d’œil.
Imprégnée de la campagne jeannoise où elle a grandi, Mariane Tremblay vit et travaille entre Saguenay et Alma. Elle est détentrice d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts et d’une maîtrise en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Son travail en arts visuels a été présenté au cours de la dernière décennie dans des expositions individuelles, collectives et des événements à travers le Québec et en Colombie. En 2020 naît le Club de prospection figurée, un collectif co-fondé avec l’artiste Magali B. Marchand dont le premier opus prospecte les relations poétiques traversant les idées de forêt affective et d’acuité perceptive menant à un imaginaire de la nature renouvelé, réenchanté. Prenant goût à la co-création, elle multiplie les occasions de travailler en duo avec d’autres artistes à travers des projets satellites de sa recherche artistique personnelle. En complément de sa pratique en atelier, elle collabore graphiquement ou en mots à des éditions variées parues au Québec, en France et en Allemagne.
Fernande Forest
Mon esthétique est épurée. Mes sujets, plantes indigènes pour la plupart, semblent flotter sur des surfaces souvent noires. Récemment j’expérimente, grâce aux technologies de l’image, la perte de données numériques dans mes photographies hyper réalistes. Il n’en demeure que des couleurs, des signes, des symboles, comme des traces fossiles qui viennent s’arrimer au réel et renouveler mon interprétation de la botanique. En résumé, mon travail en photographie crée des filiations entre le végétal, le scientifique et notre humanité en révélant le réel et en le magnifiant. Mes œuvres cherchent à faire émerger, de façon tangible, la force vitale et créatrice qui nous est commune et qui pousse tous les organismes vivants à s’épanouir en évoluant grâce aux mélanges, aux risques et aux renouvèlements que les rencontres provoquent.
Née à Bonaventure en Gaspésie, Fernande Forest vit à Rimouski au Bas-Saint-Laurent où elle a une pratique en arts visuels depuis plus de 30 ans. Sa recherche est axée sur le vivant, principalement sur les végétaux. Depuis ses débuts en photographie, elle utilise le numériseur comme caméra macro, ce qui l’a amené récemment à la microscopie scientifique. Designer graphique de formation possédant son propre studio, elle a complété en 2014 un cours de deuxième cycle en étude de la pratique artistique. Elle a réalisé de nombreuses expositions solos et collectives présentées au Canada en France et en Pologne. Elle a participé à des symposiums et des événements de création in situ telle la Rencontre photographique du Kamouraska. Elle réalise des œuvres dans le cadre de la politique d’intégration des arts à l’architecture et est boursière du CALQ et du CAC en 2019.
En partenariat avec Centre d’artistes Caravansérail