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Marcher les images — tentatives multiples d’habiter d’Alphiya Joncas

En résidence du 16 janvier au 12 février à Admare

La troisième artiste accueillie pour le cycle de résidences Arpenter l’archipel est Alphiya Joncas, qui vit et travaille aux Îles-de-la-Madeleine, un espace géographique où elle se sent chez elle grâce à une pratique soutenue de la marche et une observation fine de l’environnement. La figure de la maison, réelle ou imaginée, physique ou mentale, occupe une place centrale dans ses photographies. Les multiples textures composant le paysage, qu’elle nous présente comme immense et intime tout à la fois, s’y affirment également comme un sujet récurrent.

À l’occasion de sa résidence de création sur les terrains préservés par la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine, Alphiya poursuivra ses recherches sur l’habiter, en insistant maintenant sur la matérialité de l’image elle-même. À cet effet, elle imprimera plusieurs de ses clichés sur des tissus, qu’elle déposera par la suite sur différents sites naturels pour les photographier de nouveau. Il s’agira donc d’expérimenter avec des représentations du territoire devenues objets dans le territoire, de décontextualiser et de recontextualiser des prises de vues pour les percevoir autrement. Créant en plein air pendant les mois les plus froids de l’année, l’artiste devra aussi composer avec les effets du gel et des intempéries sur la matière. Loin d’être ressenties comme des obstacles à la réalisation du projet, les multiples manifestations de l’hiver s’affirmeront comme des vecteurs essentiels de son évolution.

Commissaire : Josianne Poirier

À PROPOS

Arpenter l’archipel est un cycle de quatre résidences de recherche et de création qui a débuté en juin 2022 et se poursuit jusqu’en avril 2023, grâce à une collaboration entre le centre d’artistes AdMare, la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine (SCÎM) et la commissaire indépendante Josianne Poirier. Lors de leur séjour, les artistes invité·es interviennent in situ, c’est-à-dire sur un ou plusieurs des terrains préservés par la SCÎM. L’objectif consiste à travailler avec le territoire, ses histoires, ses écosystèmes et ses habitant·es, animaux humains et non humains.

Les principaux enjeux abordés par cette programmation concernent la propriété du sol et la légitimité de ses différents usages : Quelles activités sont permises ou contraintes en raison du statut légal des lieux? Qui peut s’y adonner et sous quelles conditions? Le verbe « arpenter » réfère effectivement au fait de mesurer et de circonscrire des lots, une opération nécessaire à la circulation des titres de propriété, mais aussi à l’action de parcourir et d’explorer le territoire. À chacune des saisons, les artistes visitent des sites aux caractéristiques vivantes et matérielles très variées : dunes fixées, marais, boisés, falaises, etc. Les œuvres qui naissent de ces pérégrinations mobilisent une diversité de médiums et d’approches qui vont de la performance à la photographie en passant par l’art sonore et l’installation. Elles dialoguent chacune à leur manière avec l’incommensurable richesse naturelle des Îles-de-la-Madeleine.

BIOGRAPHIES

Alphiya Joncas est détentrice d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval. Au terme de ses études, elle est récipiendaire de la Bourse Suzie-Houde Première Ovation et co-récipiendaire de la bourse Louis Garneau. Elle a également reçu les prix l@ch@mbrebl@anche et « Tomber dans l’œil », l’Oeil de Poisson pour son travail en collaboration avec l’artiste Roxane Tremblay-Girard. En 2019, elle a présenté ses œuvres dans l’exposition collective Témoins, un événement satellite de Manif d’art 9, la biennale internationale de Québec et lors de l’exposition Quelques parts, en duo avec Sophie Lauzé à Espace Parenthèse. Elle est également parmi les 22 nommés pour l’édition 2019 du prix de poésie de Radio Canada. En 2021, elle publie aux Éditions OMRI un premier recueil de poésie intitulé Il fait bleu écrit coécrit avec l’artiste et autrice Vickie Grondin. En 2022, elle participe à une résidence éditoriale avec les artistes et autrices Claire Moeder et Anne-Marie Proulx pour un projet de publication coédité par AdMare, centre d’artistes en art actuel des Îles-de-la-Madeleine et les Éditions de la Morue verte.

Site Web : alphiyajoncas.com

Josianne Poirier oriente principalement ses recherches vers les pratiques artistiques dans les espaces publics, le façonnement du paysage et les politiques culturelles municipales. Sa thèse de doctorat en histoire de l’art, qui portait sur la fantasmagorie des lumières de la ville, a remporté le prix Jean-Pierre-Collin 2018 du réseau Villes Régions Monde. Sur le même sujet, elle a publié en février 2022 l’essai Montréal fantasmagorique : ou la part d’ombre des animations lumineuses urbaines aux éditions Lux. Josianne est chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université de Montréal, où son enseignement se préoccupe également de la production de l’espace et des formes du vivre-ensemble. Elle a siégé plusieurs années à titre d’experte et de spécialiste en arts visuels pour la politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec.

Pour les détails sur l’événement Arpenter l’archipel :

http://www.admare.org/2022/05/arpenter-larchipel-cycle-de-residences.html

Pour le projet marcher les images — tentatives multiples d’habiter :

http://www.admare.org/2022/12/marcher-les-images-tentatives-multiples.html