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Crédit image : J. Bascom
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Manidoowegin de Maria Hupfield

Exposition du 27 janvier au 19 mars à Diagonale

Les vêtements sculpturaux cousus à la main avec du feutre industriel figurent dans la démarche de Maria Hupfield depuis les débuts de sa pratique de confection d’objets. L’animation, qui prend vie grâce à la performance, revêt un double sens lorsqu’elle incorpore du feutre et de la laine. Car la laine, introduite au xviie siècle, à l’époque de la traite des fourrures, a été profondément intégrée dans les savoirs textiles autochtones.

En anishinaabemowin, manidoowegin, un nom animé signifiant littéralement « peau d’esprit », désigne une étoffe de laine fine. Ce nom reflète les propriétés intrinsèques du matériau, c’est-à-dire sa capacité à évacuer l’humidité du corps, ainsi qu’à sécher sans se déformer ni durcir, ce qui favorise considérablement le confort et la survie hivernale. La laine et les billes ont trouvé place au sein d’un arsenal de matières artistiques vivantes comprenant des peaux, des plumes, des coquillages, du cuivre et du bois. Par ailleurs, les objets autochtones, qu’ils soient quotidiens ou cérémoniaux, sont souvent perçus comme des êtres dotés d’une sensibilité, d’une capacité à porter et à transmettre une mémoire, une histoire, ainsi que d’en témoigner. Le feutre industriel, un matériau épais et durable, est composé de laine et de tissus synthétiques. Ses qualités les plus attrayantes sont l’impression de chaleur qui s’en dégage, ainsi que sa flexibilité et son potentiel sculptural. Contrairement aux autres étoffes employées pour la fabrication de vêtements, le feutre n’a pas besoin d’un corps pour maintenir sa forme. Une fois retiré, il conserve la mémoire de la silhouette qui l’a porté. Récemment, Hupfield a employé le feutre pour générer du texte en appliqué et a réalisé ses dernières œuvres avec des t-shirts recyclés, des paillettes et du ruban. Les êtres humains ont toujours été friands de choses à la fois belles et utiles. Les paillettes sont d’abord apparues au xixe siècle, et de nos jours, elles tourbillonnent sur la piste de danse dans les pow-wow. En plus de nous approprier les matériaux, nous avons aussi fait du t-shirt un espace de communication.