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© Christian Messier, Les sosies, 2024, huile sur toile. Photo : Vincent Lafrance

La vallée de l’étrange de Christian Messier

Vernissage le samedi 25 janvier à 13h à Expression

L’exposition La vallée de l’étrange de Christian Messier plonge le public dans une zone d’ambiguïté, où l’inquiétante étrangeté prend vie à travers des œuvres picturales récentes façonnées avec l’intelligence artificielle. Ce dialogue troublant entre le familier et l’inconnu est enrichi par des tableaux antérieurs, échos de sa quête incessante de l’étrange. L’ensemble compose une expérience immersive, qui sollicite les perceptions et ébranle les repères.

Je m’intéresse depuis longtemps à l’inquiétante étrangeté, ce sentiment contradictoire décrit par Freud qui confond l’étrange et le familier.
CM

Un corpus d’œuvres réalisées entre 1998 – 2024 Inédite, la série de grands tableaux intitulée La vallée de l’étrange donne à voir de curieux personnages qui se trouvent dans des situations inconfortables, mais se comportant cependant comme si tout allait bien. Par empathie, devant ces tableaux, le public ressent à son tour un malaise… paradoxalement jouissif. Ces œuvres récentes (2024) ont été créées à l’aide de l’intelligence artificielle, ce qui a contribué à produire le sentiment d’« inquiétante étrangeté » recherché par l’artiste. La vidéo éponyme, quant à elle, nous le fait ressentir fortement, ce même sentiment, par la transformation troublante des personnages à l’aide d’outils numériques permettant de réaliser des morphoses (morphing) et des métamorphoses.

Ce corpus d’œuvres récentes porte sur l’inquiétante étrangeté (S. Freud) et sur son dérivé technologique, le concept de vallée de l’étrange (Uncanny Valley), qui donne son titre à l’exposition. L’inquiétante étrangeté est un sentiment de malaise causé par une confusion entre l’étrange et le familier. Pour ce qui est de la vallée de l’étrange (M. Mori), il s’agit d’une théorie selon laquelle plus un robot androïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses.

Cette exposition comporte aussi des œuvres antérieures: une série de tableaux, d’une facture différente, intitulée Rétrospective de l’étrange (2010-2023), et, sous le titre La genèse de l’étrange (1998-2008), on y retrouve des collages qui nous ramènent à l’esprit les photomontages des années 1920 et 1930 en Europe.

Par ce regroupement d’œuvres réalisées sur une longue période (1998-2024), le public est convié à apprécier l’œuvre de Christian Messier, dont la démarche a pour dénominateur commun la notion d’étrangeté, certes, mais aussi, où l’on comprend que les images ne sollicitent pas que la vision, comme si, par empathie, elles impliquaient la totalité du sujet regardant, interpelant le sensoriel, le psychique et le social.