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La résidence octopus de Ilana Pichon
En raison des travaux à Méduse, Engramme a dû déménager dans les anciens locaux de la Maison Jaune rue Christophe Colomb. Bien heureux de retrouver des locaux rénovés en 2021, nous sommes tout de même privés de notre galerie d’exposition pour cette année de programmation.
C’est pour cette raison qu’est née la résidence Octopus. La partie production aura lieu dans les ateliers temporaires et la diffusion devra être imaginée par l’artiste dans la galerie de la côte d’Abraham fermée au public, avec uniquement une visibilité depuis l’extérieur.
La résidence octopus
9 sculptures suspendues s’articulent en trois tableaux dans les vitrines d’Engramme.
Elles illustrent la complexité urbaine, l’entremêlement de flux routiers et des friches qui en résultent. Ce corpus souligne tant le mouvement que l’immobilité, témoin de notre empreinte territoriale.
L’artiste a choisi d’explorer les formes des friches créées par les nombreux embranchements et croisements d’autoroutes situés sur le territoire de la Ville de Québec. Chaque nœud a ainsi été observé du ciel via google map, et retenu pour son unicité, sa complexité graphique et spatiale. Déconstruisant ces espaces par des découpages formels hétérogènes, l’artiste révèle ces non-lieux sous de nouvelles dynamiques.
D’ailleurs, sa résidence s’est arrimée à un outil pédagogique en développement par Engramme où les approches de neuf artistes imprimeurs sont décortiquées pour les enfants. Ilana a choisi de se l’approprier comme contrainte initiale de création et ainsi insérer une pièce de puzzle supplémentaire dans chacune des explorations. Ainsi, elle a repoussé les limites de sa réflexion. Cet univers complémentaire lui a permis de dé/construire différemment pour chaque territoire observé et se positionner dans de nouvelles avenues riches pour son langage de création.
Les neuf sculptures ont aussi été élaborées en réponse à la fermeture du Centre Méduse et à l’inaccessibilité de la galerie d’Engramme. L’artiste a donc travaillé le lien avec l’extérieur, valorisant le dialogue avec un visiteur de passage. Ici, elle a laissé libre cours à une approche plus sauvage et spontanée d’un point de vue constructif, utilisant du carton récupéré pour la structure de ses œuvres dont la durée de vie est limitée à l’exposition. Toutes les pièces des friches ont été sérigraphiées puis collées en vue d’être assemblées sur fond de sa géographie originale. Dans un équilibre unique, dynamique et graphique, chaque nœud offre un point de vue différent sur des espaces que nous traversons habituellement en voiture.
Au travers de ce corpus aérien, l’artiste contraste donc entre les points de vue (plan-élévation), les échelles d’observation et les vitesses de déplacement. Elle nous offre une interprétation tout en légèreté de ces masses de béton et révèle une forme de beauté insoupçonnée de ces organes presque vitaux, dans notre urbanité.
Ilana Pichon est une artiste pluridisciplinaire canadienne franco-suisse. Basée à Québec, elle est formée en architecture (maîtrise) et en arts visuels. Trois fois boursière du CALQ et récipiendaire de deux bourses d’échange transcanadien, elle réalise régulièrement des résidences de création auto-dirigées au Canada. Sa pratique comprend la sérigraphie, la murale, l’installation in situ et le livre d’artiste. Elle fait partie des artistes de la politique d’intégration des œuvres d’art à l’architecture du Québec (1%) et ses oeuvres se retrouvent dans la collection patrimoniale de la Bibliothèque des Archives nationales du Québec (BAnQ), de la Galerie Stewart Hall et d’Affaires mondiales Canada