Intitulé Vivarium, Karine Gaulin mènera son projet de résidence auprès de la communauté de travailleur·euses saisonnier·ères mexicain·es de l’industrie de la pêche. Durant trois semaines, elle ira à la rencontre de cette communauté dans le but de recueillir leurs témoignages et leurs récits de vie. Karine documentera leur quotidien par le biais d’empreintes sonores et d’images. Elle s’intéressera particulièrement à ce qui est vécu, ressenti et expérimenté en dehors du contexte du travail. Par ce projet, Karine Gaulin voudrait donner à voir et à entendre la partie plus invisible de la réalité de cette communauté, bien présente sur le territoire. Elle souhaiterait que sa résidence puisse créer une expérience de rencontre inusitée et ouverte à l’altérité entre les travailleur·euses saisonnier·ères et les habitant·es des Îles-de-la-Madeleine.

Vivarium propose de toucher à des notions importantes, telles que la distinction entre « l’ailleurs » et « l’ici » dans une identité immigrante, la redéfinition des contours d’une famille dans un contexte de déplacements ainsi que les paradoxes issus des migrations saisonnières. La résidence de Karine Gaulin se veut être la première étape d’un processus de recherche, de documentation et de création autour de ces enjeux. En amont et pendant sa résidence, l’artiste pourra compter sur l’appui de Raphaëlle de Groot, artiste en art visuel et performatif. Les deux artistes tisseront un dialogue entre leurs pratiques dans le cadre d’une série d’échanges réalisés à distance.

BIOGRAPHIE

Karine Gaulin détient un baccalauréat en études de l’Amérique latine de l’Université Concordia. Elle a effectué une partie de ses études à l’Université de La Havane et à l’Université de Cordoba, en Argentine. Après plusieurs migrations entre les territoires, elle habite maintenant aux Îles-de-la-Madeleine depuis trois ans.

Sa pratique est ancrée dans une démarche sensorielle et poétique qui repose largement sur l’art vivant. Idéatrice et interprète au théâtre, elle assure la codirection artistique des Chemins errants, une compagnie de création théâtrale jeune public. Les quatre spectacles et les petites formes théâtrales créés par la compagnie cumulent plus de 500 représentations de l’est à l’ouest du pays. En parallèle, elle s’immisce dans les méandres de l’art visuel et de la création sonore documentaire. En 2021, elle a réalisé Parole de Morue, un documentaire sonore issu d’une collecte de témoignages auprès des pêcheurs et des marins de Saint-Pierre-et-Miquelon. En 2022, elle a coordonné le projet Volatiles, un laboratoire de recherche expérientielle en nature, auquel ont pris part six artistes, au Parc de Gros-Cap. À l’hiver 2023, elle a mené une enquête poétique sur les forêts des Îles, dans le cadre de son projet Arborescence. Le documentaire sonore et l’exposition issus de ce projet ont été dévoilés en avril 2023.

Une forme indéniable d’interdisciplinarité habite désormais ses créations, sa recherche et ses élans. Elle aime provoquer des rencontres profondément humaines à travers l’art, et multiplier les collaborations artistiques. Ses projets visent à témoigner des territoires géographiques et humains, à tisser des liens avec la communauté et à honorer le vivant.