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Il faut d’abord construire une porte

Vernissage le vendredi 17 janvier à 17h à l'Atelier Circulaire

La vue mouchetée. Comme voir la lumière à travers une canopée, les omoplates à travers un haut en résille, la circulation en sens inverse à travers la vitre d’un pare-brise.

Les monotypes et les découpes de Joy Wong invitent à une vision partielle. Ces œuvres en treillis utilisent des surfaces visqueuses – des biomatériaux à base d’amidon et des colonies symbiotiques de bactéries et de levures (communément appelées SCOBY), ces biofilms de cellulose glissants qui se reproduisent d’eux-mêmes dans le bocal de kombucha – pour encadrer et filtrer ce que nous voyons et la manière dont nous le voyons. Les formes fragmentées et ornées qu’elles créent font écho à leur composition : chaque colonie est à la fois un foyer et un bouclier pour des milliers de microbes qui se rencontrent en archipels à travers la pratique de Wong.

Une mère, un abri, un écran, une peau.

Ce sont des invitations à s’attarder sur la surface ou sur la limite. Tendues à plat comme des peaux d’animaux, elles sont ornementales et non utilitaires. Ces surfaces sont poreuses, elles donnent à voir l’échafaudage des éléments qui les soutient. Les distinctions floues entre l’intérieur et l’extérieur empêchent la projection et la transparence. Des incisions révèlent la pièce au-delà, et chaque œuvre s’amplifie exponentiellement en incorporant son environnement dans la logique de sa composition.

Une socialité symbiotique émane de ces œuvres, où chaque élément est à la fois distinct et pris dans un tissu partagé et mouvant. Voyant à travers et vu à travers, nous sommes à la fois sujet et objet. Le plaisir est d’être juste hors de portée.

Texte de Georgia Philips-Amos