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Effet-mer de Rafaelle Carrière
Prenez deux secondes pour vous demander : « Serais-je plus libre si je franchissais les limites qu’on m’impose ? » C’est une question que l’artiste se pose continuellement et qu’elle exprime à travers son art. Pour cela, elle montre aux spectateurs ce que l’on préfère cacher. Elle se sert de scènes ambiguës et nuancées qui poussent au questionnement et plus particulièrement qui inspirent un malaise. Elle recherche l’essence des comportements humains, surtout ceux qui sont marginaux. Puisque créer lui permet aussi de guérir, ses œuvres incorporent des éléments naturels. Ces derniers apportent une touche de calme et un équilibre précaire à son travail. Elle s’intéresse aux techniques mixtes, artisanales et contemporaines. Le fini est souvent brut, quoiqu’esthétique, pour garder une trace de l’acte créateur. Il est donc juste de dire qu’ayant longtemps vécu séparée du monde, elle tente d’en comprendre les rouages à travers son travail artistique.
Rafaelle tombe du ciel en 1998. Elle pousse plus qu’elle ne grandit à Saint-André-Avelin en Outaouais dans la forêt entourée de lacs et de fermes. Elle dessine depuis son plus jeune âge. En 2016, l’artiste participe à Femmexpo du Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau. Après avoir obtenu son diplôme secondaire, elle poursuit ses études en aménagement paysager et horticulture. Elle pratique sa profession quelques années à Ottawa puis déménage à Sept-Îles. Là-bas, elle retourne aux études en Arts — visuels. Elle y participe deux années de suite à ad infinitum. L’artiste a aussi exposé à PANACHE art actuel dans le cadre de l’exposition collective « Dessine-moi le Nord ». Elle aspire à continuer son apprentissage artistique à l’université.
L’humain peut observer la mer pendant des heures, y cherchant peut-être un apaisement. Comment expliquer ce besoin de s’arrêter devant cette immensité ? L’effet-mer fait écho à ce questionnement en proposant un paradoxe ou le cycle des marées est le miroir de notre caractère éphémère. De ce fait, après un temps, l’être qui fixait les eaux se laisse emporter par elles. Ainsi, le corps retourne à la poussière après avoir contemplé sa fin inévitable. De plus, la laminaire est au cœur de l’œuvre, rappelant l’Arte povera et le Land art. La transparence de ce matériel brut laisse transparaître un état d’âme, un manque à combler. Le projet Effet mer est une installation performative qui sera ensuite présentée sous forme de sculpture et projection vidéo.