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Educating Our Desires + La zafra
Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires : Amber Berson, Felicity Tayler
Événement table ronde (METADATA), Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine
16 novembre, 15h – 17h
Dans le cadre de cette exposition qui propose une chronologie, des objets et des documents, l’accent est mis sur des exemples historiques d’actions envers les groupes dignes d’équité dans les espaces dirigés par des artistes, et comment les échos de ces actions sont référencés dans le contexte actuel des futurismes numériques. Des œuvres contemporaines sont présentées comme des expressions de désir pour des futurs alternatifs, « nourries » par les actions du passé. (…)
Le titre anglais de l’exposition, Educating Our Desires, provient de la chercheuse Ruth Levitas, qui utilise cette expression dans le cadre de sa méthodologie utopique. Selon Levitas, en résumé, si nous souhaitons créer du changement, il nous faut jeter un regard sur le passé afin de comprendre comment nous avons créé les circonstances actuelles ; nous devons ensuite prendre le temps de nourrir nos désirs face à ce que pourrait être l’avenir d’une question en particulier. Dans le cas de l’équité dans le domaine des arts, nous entrevoyons un cycle constant de conversations et de thèmes qui freinent l’avancement réel, et nous désirons que certains de ces nouveaux projets puissent faire changer les choses.
Cette exposition s’appuie sur l’expérience vécue des commissaires et des artistes dans les milieux dirigés par des artistes, et sur la recherche artistique et commissariale portant sur les histoires culturelles des communautés dirigées par des artistes à compter des années 1970. Au cours de leur recherche, les deux commissaires ont décelé un parti pris historique dans le fait d’isoler les histoires partagées de demandes d’équité au sein des groupes identitaires marginalisés dans le milieu des arts. Ce morcellement de l’intérêt reflète la situation actuelle, dans laquelle les engagements des artistes envers l’équité suscitent des sentiments de frustration, d’insatisfaction et d’anxiété. Peu de personnes impliquées sont satisfaites des circonstances dont elles ont hérité.
En mettant l’accent sur ces expressions historiques de désir comme des événements qui parcourent l’espace et le temps à travers un processus d’« éducation », cette exposition fait valoir comment le milieu apprend de lui-même dans des processus cycliques conscients et subconscients. La prise de conscience de ce processus peut impulser des actions collectives vers des répétitions prometteuses. Les pratiques esthétiques nourrissent nos désirs pour qu’ils soient le moteur qui nous conduit vers des horizons apparemment inatteignables.
Amber Berson, Felicity Tayler
Amber Berson est auteure, commissaire et historienne de l’art ; ses recherches portent sur la culture des centres d’artistes autogérés et sur la pensée féministe-utopiste.
Felicity Tayler est une artiste visuelle et commissaire qui dispose de son propre créneau d’adeptes. Elle est également bibliothécaire et directrice au développement du Data Literacy Research Institute à uOttawa. Ses sujets incluent la modélisation des métadonnées, la visualisation des données et la culture de l’édition dans les communautés littéraires et poétiques.
Maria Hoyos
L’artiste transdisciplinaire Maria Hoyos (*lauréate de la résidence Intersections 2023-2024) fait circuler son héritage colombien dans sa production sur les thèmes de l’identité, de la mémoire et du rituel. Hoyos a étudié différentes formes de création et d’éducation artistique en Espagne, en Colombie et à Cuba, pour compléter sa formation approfondie à Montréal, depuis son arrivée en 2002. Elle a obtenu un diplôme de maîtrise en 2023, et présenté ses travaux de deuxième cycle à la Galerie de l’UQAM ; elle a participé à plusieurs expositions collectives et reçu des prix et des distinctions ; elle est membre du Collectif Intervals, et partage son temps entre la création et l’enseignement.
La sensibilité de Hoyos a été profondément marquée par son enfance au milieu des plantations de canne à sucre, à Santiago de Cali. Depuis que le sucre est cultivé dans les Amériques et les Caraïbes, la demande pour cette denrée a façonné l’histoire, le commerce et la géopolitique mondiales, et propulsé une industrie néfaste, entachée par le pouvoir et l’exploitation de la main-d’œuvre. Chez OPTICA, Hoyos présente l’aboutissement d’un corpus critique sur les abus, la violence, la pauvreté et la discrimination que subissent les travailleuses et les travailleurs, dans le passé comme au présent, de pair avec des conséquences environnementales dommageables. Motivée par l’urgence de dénoncer ces tribulations, elle s’inspire du symbolisme des cercles pour exprimer son malaise.
Iris Amizlev
*La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d’art contemporain OPTICA et de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.
Titulaire d’une maîtrise en création (2022), d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques et d’un baccalauréat en enseignement des arts de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Maria Hoyos est une artiste d’origine colombienne. Profondément attachée à sa ville natale, Santiago de Cali, elle s’intéresse depuis ses débuts à la vidéo, explorant l’image en mouvement pendant ses études à Bogota, à Madrid et à La Havane.
Iris Amizlev est conservatrice des projets spéciaux au Musée des beaux-arts de Montréal. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art et en anthropologie de l’Université de Montréal. Elle a commissarié de nombreuses expositions dans diverses institutions, portant sur ses champs d’expertise, dont l’art contemporain, le Pop Art et le Land Art.
Traduction du texte de Iris Amizlev : Denis Lessard