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Dominique Sirois, Simon Deroy et Andréanne Jacques
Rencontre avec l’artiste – 19h30
Dominique Sirois (Montréal)
Si, Nd, Er
Du 26 octobre au 2 décembre
Grande galerie
Rencontre avec l’artiste – 19h30Néodyme et erbium sont des éléments comptant parmi les terres rares. Au niveau de l’économie mondiale, ces métaux figurent au rang des matières premières stratégiques : en d’autres termes, ce sont des ressources convoitées, difficilement accessibles, mais indispensables aux activités industrielles. Elles jouent notamment un rôle de premier ordre dans les dispositifs de communication sur lesquels reposent les transactions à haute fréquence des marchés boursiers. Dominique Sirois s’intéresse aux enjeux d’ordre économique, environnemental et politique posés par cette matérialité de la finance.L’installation multidisciplinaire mise en œuvre dans la grande galerie se veut une réflexion nuancée à ce sujet. D’une part, l’avare-actionnaire figure en fragments, rongé par la matière minérale, à l’image de l’homme riche sur son lit de mort. Il s’accompagne d’unités de serveur déformées et de dessins empruntant à l’architecture du Carrier Hotel à New York ou « carrier-neutral data center », l’une des ces immenses fermes de serveurs. Les fenêtres du bâtiment sont mises en relation avec la silice (quartz), l’une des composantes de la fibre optique permettant ces transactions accélérées. En réponse s’expose une image de l’argent en tant que force positive avec le mythe de Danaé. L’usage de minéraux réfère dès lors davantage à leur implication dans la transformation de l’énergie solaire, tandis que les motifs de la pièce d’or et de la bourse médiévale renvoient à des symboles de fertilité.
Les thèmes économiques sont au centre des projets récents de cette candidate au doctorat en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal. Son travail fut présenté dans de nombreux centres d’artistes et galeries au Canada, dont le centre Clark, la galerie Division et Latitude 53. Elle participa à plusieurs projets et résidences à l’international dont au C.C.A, Glasgow, au couvent des Récollets, Paris et à Hangar, Barcelone. Sa collaboration avec l’artiste Grégory Chatonsky donna lieu à divers projets présentés au MOCA de Taipei, au CDA d’Enghien-les-Bains, au Unicorn Center for Arts à Beijing, au Mois de la Photo de Montréal, à l’IMAL à Bruxelles et plus récemment à Diagonale, Montréal.
L’artiste offre ses remerciements au Fonds de recherche société et culture Québec, ainsi qu’à Francis Montillaud, Véronique Proulx et Anne Bénichou.
dominiquesirois.net
Simon Deroy (Québec)
Mon ami Facebook
Petite galerie
Rencontre avec l’artiste – 19h30
PRIX TOMBER DANS L’ŒIL 2018 || En tant que vecteur de diffusion accessible à tous, Internet regorge d’une multitude de propositions artistiques, pour le meilleur comme pour le pire. Entre professionnalisme et amateurisme, c’est tout un spectre qui se déploie. Simon Deroy porte son attention sur des objets se situant aux marges de ce que nous hésitons même à appeler « art ». Il ratisse la toile à la recherche de ce qui est maladroit, malhabile. C’est en naviguant ainsi par sérendipité, d’un clic à l’autre, qu’il fit la découverte de son ami Facebook.
S’entama dès lors une relation virtuelle à sens unique nourrie par la publication quotidienne de dessins. Si l’esthétique novice attira l’attention de l’artiste, sa curiosité s’alimenta du caractère intime de ces représentations projetées dans la sphère publique sous le couvert d’un pseudonyme. Ce sont ses rêves et ambitions, purement et simplement, que crayonne sans filtres cet ami Facebook. Parmi les quelques 1700 dessins publiés sur quatre ans, des éléments semblent récurrents ; la loterie, le squelette, les femmes, le couple, Freddy Krueger sont autant de thèmes de prédilection.
Dans le cadre de cette exposition, Simon Deroy s’immisce dans la tête de quelqu’un présentant une vision bien différente de l’art. Il donne vie à ces dessins par le biais de scénettes ayant Freddy Krueger comme personnage principal. Cet icône du cinéma d’horreur est incarnée par l’artiste qui tente ainsi d’établir une relation plus intime avec l’auteur des dessins, entretenant lui-même une relation particulière avec le tueur en série défiguré et muni de griffes.
Simon Deroy est lauréat du prix Tomber dans l’Œil remis annuellement à un.e finissant.e au baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval. Cette première exposition individuelle souligne le travail d’un artiste de la relève qui a su susciter l’interrogation chez les membres du jury, provoquant leur inconfort, les captivant par l’étrangeté de sa pièce. Ancien joueur professionnel de jeu vidéo, Simon Deroy se passionne pour l’art numérique, les nouveaux paradigmes artistiques de l’ère numérique et le body painting.
L’artiste tient à remercier Pierre-Étienne Desgagnés, Rachel Bouchard, Julia Sirieix, ainsi que l’équipe de l’Œil de Poisson.
simonderoy.com
Andréanne Jacques (Québec)
Marée haute
Entrée
Rencontre avec l’artiste – 19h30
En cette saison automnale, Andréanne Jacques propose un passage par un univers tout en transparence teinté des nuances et de l’atmosphère sonore de la mer. Marée haute déploie des centaines de mètres de papier en une multitude de cascades descendant avec fluidité jusqu’au sol. L’installation d’envergure se veut enveloppante, voir hypnotisante. Le léger frémissement du papier au passage de visiteurs s’accompagne d’une ambiance sonore évoquant les vagues sur la grève. L’expérience sensible en est une d’un espace à la luminosité changeante, la lumière naturelle jouant sur la transparence et les textures du matériau. Ce dernier est ponctué de motifs démultipliés extraits d’une imagerie de la plage recueillie par l’artiste.
La démarche d’Andréanne Jacques s’inscrit dans une volonté de créer des espaces de résistance au temps qui s’écoule, en proposant des œuvres qui renvoient à une autre manière de l’envisager. Au cœur de sa pratique, la notion circulaire du temps devenu matériaux s’affirme dans l’accumulation de ces petits gestes, cristallisant les moments passés à les répéter. Marée haute est l’occasion d’offrir une dimension plus installative, immersive et sensible à cette démarche basée sur l’accumulation.
Andréanne Jacques figure parmi les artistes de la relève de la ville de Québec. Elle est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en arts visuels, ainsi que d’un diplôme d’études supérieurs en enseignement collégial. Elle remporta le prix Engramme pendant deux années consécutives (2010, 2011) et réalisa sa première exposition individuelle dans la galerie du même nom en janvier 2016. Nous avons également pu découvrir son travail à la Galerie des arts visuels en septembre 2014. En parallèle, elle développe une pratique collective à titre de membre fondatrice du Collectif 5, composé d’autant d’artistes femmes. Collectif 5 explore la multidisciplinarité à travers de nouveaux médiums de création et participa à quatre expositions entre 2014 et 2017, incluant Manif d’art 8.
L’artiste remercie les centres Engramme et Avatar, de même que l’équipe de l’Œil de Poisson. Ce projet a été réalisé grâce au soutien de la mesure d’aide Première Ovation de la ville de Québec et du gouvernement du Québec.
andreannejacques.weebly.com