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Carol-Ann Belzil-Normand et Francis Arguin
*Carol-Ann Belzil-Normand – Olfictions*
« Olfictions » est une installation vidéographique à multiples canaux issue d’animations expérimentales réalisées par Carol-Ann Belzil-Normand. Ses extraits sont tirés d’« Odeurs sonores », un projet antérieur aux déclinaisons plurielles: d’abord sous la forme d’un album sonore en 2014, puis d’une vidéo en 2019.
Ce film d’animation amalgame des sons et des odeurs à des formes abstraites aux textures et aux mouvements construits à partir d’images de synthèse. Dans ces espaces virtuels axés sur les représentations mentales des odeurs, Belzil-Normand propose des cohérences formelles et sensorielles qui relient une odeur à ses correspondances synesthésiques visuelles, tactiles et sonores. Un vocabulaire descriptif relatif à l’olfaction – reminiscent de sa série « S.u.a.v.e. » présentée en 2018 – parsème les murs de l’Œil de Poisson dans sa typographie ondulatoire, orientant les visiteurs et visiteuses dans la délectation factice des sens.
Caractéristique des investigations actuelles de Belzil-Normand, « Olfictions » fait appel à une posture de frivolité, de plaisir désinvolte dans la traduction futile d’une expérience sensorielle vers l’autre. L’absurdité de ces déploiements multisensoriels réside dans la subjectivité inhérente à la perception, celle-ci déterminée par des facteurs exogènes et endogènes propres au vécu et à la morphologie unique de chacun et de chacune. Bien que souvent associée à ses attraits cosmétiques et superficiels, la perception des odeurs est avant tout une expérience profondément intime et déterminante dans nos rapports au monde.
Ce projet a été soutenu par Avatar, DAÏMÔN et le programme de bourse Première Ovation de la ville de Québec.
*Francis Arguin – Résidence ouverte*
L’Œil de Poisson renoue avec son caractère subversif et expérimental en donnant carte blanche à un artiste de Québec pour sa programmation automnale. Du 23 octobre au 29 novembre 2019, la petite galerie devient un laboratoire vivant pour Francis Arguin. Celui-ci occupera les lieux dans le cadre d’une résidence ouverte au public, investissant l’espace d’une installation processuelle et évolutive.
Dans sa démarche artistique, Francis Arguin adopte la posture du flâneur songeur qui erre les rues jusqu’à être ramené à la matérialité du monde par des objets banals qui retiennent son attention: une main courante, un poteau de métal, une bâche sur un chantier, etc. Il fait des relevés de ces formes tangibles pour en cultiver des bribes et des échantillons, des mesures et des images. De retour à l’atelier, il élabore des reconstructions fidèles aux objets d’origine. Ouvert aux degrés d’exactitude variables dans le geste de reproduction, il s’abstient toutefois d’inventer de nouvelles formes.
À l’occasion de cette résidence spontanée, Arguin compte investiguer les environs de l’Œil de Poisson. La petite galerie opérera en tant qu’épicentre autour duquel gravitent un ensemble multiforme d’objets d’intérêt: des éléments architecturaux, des infrastructures urbaines et des objets divers. Au fil des semaines, l’espace d’exposition absorbera les trouvailles extérieures de l’artiste avec l’apparition ponctuelle et progressive de simulacres sculpturaux fabriqués de bois et de carton, entre autres. Retirées ainsi de leurs contextes respectifs et juxtaposées les unes aux autres dans la pièce restreinte, ces formes hétéroclites pourront être appréciées sous un autre jour pour leurs qualités formelles.