Bookending the Body (« aux confins du corps ») est le fruit d’une exploration initiale des représentations de la forme humaine. En tant qu’artiste et athlète, je m’intéressais à la plasticité et à la malléabilité de mon propre corps. J’ai bientôt réalisé que malgré nombre d’efforts, les tentatives d’axer la conversation sur la force, l’habileté et l’adresse de mon corps étaient toujours limitées par des interprétations systématiquement imposées des femmes et de l’autoréflexion physique. Les discussions sur la sexualité, le statut d’objet et l’altérité semblaient plus importantes que le récit de mon propre corps et de son expérience.

À travers l’histoire, les femmes ont toujours été considérées par opposition aux hommes, à la science, à la vitalité ou à la force. La transformation des récits des femmes pour leur donner une forme corporelle est une tentative de rehausser le narratif féminin. Dans une salle pleine de femmes, on ne s’envisage jamais par opposition, mais plutôt selon son individualité et son caractère unique, peu importe l’âge. Les bras et les jambes sont aux confins des corps de l’œuvre. Ces hybrides humains-matériaux abordent l’histoire des femmes dans l’art, la science, le foyer et la famille tout en confirmant l’assertion voulant que si le corps des femmes n’est que mains, pieds, jambes et bras, il n’en demeure pas moins leur corps.