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ART + TYPO 

Vernissage le mercredi 21 février à 18h au Centre de design de l’UQAM

Le Centre de design de l’UQAM et VOX présentent ART + TYPO : une exposition sur le lien étroit et intrigant entre l’art et la typographie

Commissaires : Angela Grauerholz et Robert Fones

Le Centre de design de l’UQAM et VOX centre de l’image contemporaine s’unissent pour présenter ART + TYPO. Cette exposition a spécialement été élaborée par les commissaires Angela Grauerholz, photographe, et Robert Fones, artiste visuel, deux artistes partageant le même intérêt de longue date pour l’histoire de la typographie, les expérimentations novatrices, l’art et le design.

ART + TYPO présente des œuvres de quinze artistes, dont six au Centre de design de l’UQAM, qui utilisent la typographie de manière innovante dans leur pratique artistique. Elle oriente les projecteurs sur deux disciplines rarement abordées conjointement : l’art et la typographie.

L’exposition croise les disciplines, mais s’intéresse avant tout à la typographie en tant qu’art formel et expressif, essentiellement guidé par la recherche et un engagement profond avec le langage, la matérialité et les formes de conception.

Les caractères typographiques ont commencé à être utilisés dans l’art au début du 20e siècle, lorsque Picasso et Braque ont introduit des lettres dans leurs peintures à l’aide de pochoirs métalliques fabriqués industriellement. La typographie a également été un élément essentiel des œuvres d’art et de la conception graphique des artistes et des écrivains associés au futurisme, au mouvement Dada et au constructivisme russe. Dans les années 1950 et 1960, le pop art et le mouvement de l’art conceptuel ont initié une nouvelle résurgence de la typographie dans l’art, en intégrant la publicité, la signalisation et des textes littéraires, politiques et philosophiques dans leurs œuvres.

ART + TYPO se concentre sur l’art qui incorpore la forme mécaniquement reproductible de la typographie. Cependant, une partie des œuvres de l’exposition n’entrent pas facilement dans cette catégorie. Cette contradiction reflète le caractère vivant des formes typographiques que sous-tendent leurs nombreuses variations.

Ensemble, le Centre de design et VOX présentent également un certain nombre de précédents historiques importants sous forme de livres imprimés ainsi qu’une vaste documentation. Les commissaires considèrent que la réalisation d’expositions fait partie de leur pratique et ont donc inclus des parties de leur propre travail dans l’exposition. Ils proposent également certaines œuvres de leurs collections privées.

Une œuvre in situ dans l’escalier du pavillon de Design de l’UQAM et à VOX

L’artiste cri Joi T. Arcand contribue à l’exposition avec l’œuvre ᐁᑳᐏᔭ ᐋᑲᔮᓯᒧ Don’t Speak English qui intègre un lettrage en vinyle appliqué à l’escalier du pavillon de Design de l’UQAM et une enseigne en néon installée à VOX. Toutes deux comportent des caractères syllabiques cris. Elle représente non seulement une déclaration importante sur les langues – surtout autochtones –, mais Arcand lance également une invitation à découvrir son exploration et sa lutte pour apprendre la langue de sa communauté, le cri des plaines, qui constituent pour elle un moyen de « sensibiliser [le public] sur l’état précaire de nombreuses langues autochtones ».

Les messages peuvent être lus par celles et ceux qui connaissent l’alphabet cri, mais s’adressent aussi aux personnes qui ne peuvent pas le comprendre. Le langage vernaculaire utilisé par Arcand introduit un humour subtil en s’appropriant des éléments communs du passé et du présent que l’on retrouve dans nos environnements occidentaux. Cet humour intelligent se retrouve également dans la petite affiche présentant sa police de caractères crie « Comic Sans », dont le nom suggère qu’il existerait une version avec empattement de cette dernière.
joitarcand.com

Artistes au Centre de design de l’UQAM

L’artiste visuel Robert Fones a travaillé avec la forme des lettres et la typographie tout au long de sa carrière. Il a souvent utilisé des lettres pour leurs références historiques, superposées à des images photographiques qui suggèrent une narration distincte de la police de caractères. Ses lettres sont restreintes, voire coupées selon le contour de leur forme, comme si celle-ci était une fenêtre à travers laquelle on regardait un narratif historique. Pour Fones, la police de caractères et l’image sont des véhicules pour des formes culturelles voyageant à travers le temps, chacune ayant sa propre origine historique et ses propres associations. Fones a utilisé diverses stratégies pour perturber la perception des formes des lettres et le processus de lecture. Ces stratégies englobent notamment l’augmentation de la taille des caractères à une échelle monumentale, la rotation des lettres et leur peinture avec des couleurs basées sur leurs formes, de même que la possibilité pour les lettres d’un texte de s’enchaîner ou d’être arbitrairement disjointes. Grâce à ces dispositifs, Fones espère attirer l’attention sur le message inhérent, véhiculé à la fois par la police de caractères, l’image photographique (si elle est utilisée) et le texte lui-même, qu’il tire souvent de sources littéraires. Il souhaite également permettre au public de prendre conscience de sa propre interprétation des formes combinées qui lui sont présentées.

La photographe Angela Grauerholz s’approprie des exemples de caractères trouvés dans un catalogue publié par l’Imprimerie nationale de France et propose vingt photogrammes en noir et blanc. L’artiste, attirée par la beauté des différentes textures et par la constance de la présentation de ces pages de catalogue, a choisi de copier certaines des langues et des écritures les plus anciennes, pratiquement disparues aujourd’hui. La décision de les intituler avec le mot allemand Schriftbilder devient évidente lorsque l’on comprend sa traduction littérale, à savoir « image d’écriture », ce qui nous indique comment elles pourraient être « lues » aujourd’hui. L’impression des pages par des moyens photographiques (ré)itère l’idée qu’il s’agit d’images. Elles deviennent des rappels de l’existence antérieure de ces langues et écritures anciennes, ramenées à la vie, sous une autre forme et dans un autre contexte. L’interprétation de ces textes ou la compréhension de leurs origines est impossible pour autrui et doit rester un mystère, un thème qui revient dans de nombreuses œuvres de l’artiste. La disparition des langues nous rappelle que les caractères ne préservent pas une langue s’il n’y a plus de personnes pour la parler. Les caractères de la collection de l’Imprimerie nationale ne peuvent préserver que l’apparence de la langue, et non la langue elle-même.

La graphiste allemande Anette Lenz vit et travaille à Paris. Elle est l’une des conceptrices les plus influentes aujourd’hui. En 2020, elle a eu l’occasion de transformer l’ensemble du Museum Angewandte Kunst de Francfort (Allemagne) en un monde graphique colossal et hautement immersif, comme point culminant de son expérience et de son expertise. Le résultat est un jeu extrêmement sophistiqué d’interrelations toujours nouvelles entre l’information et l’imagerie. Lenz joue avec la superposition, la tridimensionnalité et la spatialité, et s’inspire d’une grande variété de matériaux et de supports. Ses installations théâtrales reflètent la pratique de conception de l’artiste, axée sur le processus, qui, plutôt que de transformer la personne spectatrice en personne consommatrice, nous donne l’occasion de participer au jeu inventif avec les caractères, les couleurs, les graphiques, la photographie et l’animation cinématographique.

Designer graphique de formation, Arnaud Maggs s’est intéressé aux
différences subtiles entre des choses semblables. Cela l’a amené à prendre des photographies séquentielles de face et de profil d’amies et amis et de personnes qu’il admirait, à constituer une collection de carafes en porcelaine blanche et à photographier des enseignes d’hôtels parisiens en 1991. Les différences subtiles entre les objets de chaque catégorie révèlent le passage du temps, les détails uniques inhérents aux différents fabricants et les caractéristiques distinctives des caractères à empattement et sans empattement. Comme graphiste, Maggs s’intéressait déjà beaucoup à l’histoire de la typographie et collectionnait de nombreux exemples de dessins graphiques et de livres de spécimens de caractères. Il a par la suite mis ses compétences en matière de design au service de son art, produisant de nombreuses œuvres strictement typographiques, telles que The Complete Prestige Jazz Series, ou présentant des dessins graphiques du passé qui évoquent des histoires sociales, culturelles ou industrielles.

Les œuvres remarquables de l’artiste et éditeur Klaus Scherübel occupent une position ambivalente, à la frontière entre l’art conceptuel et une forme très visuelle d’écriture expérimentale, superposant de multiples paradigmes modernes et modernistes. Dans ses œuvres de nature souvent textuelle, utilisant des médias aussi divers que la photographie, la vidéo, la peinture, l’installation, la publication et l’exposition, Scherübel interroge l’activité artistique, ses représentations, ses conditions de production ainsi que sa réception. En référence à un livre en multiples composantes, ses réalisations sont désormais organisées en « volumes », incluant aussi bien la production d’œuvres d’art et des interventions spécifiques, que des expositions ou des publications.

Activités au Centre de design de l’UQAM
Nuit blanche à Montréal

Dans le cadre de l’exposition ART + TYPO, les noctambules pourront participer gratuitement à un atelier ludique participatif sur le lien entre la typographie et l’art. Les familles et les enfants sont les bienvenus.

Date : 2 mars 2024
18 h à 1 h

Visites commentées des expositions pour les groupes

Offertes en tout temps
Réservations requises à l’adresse centre.design@uqam.ca
Sans frais

Partenaires

ART + TYPO à VOX centre de l’image contemporaine

Dates : 23 février au 22 juin 2024
Vernissage : 22 février à 17 h
Artistes : Joi T. Arcand, Matt Donovan et Hallie Siegel, Robert Fones, Hamlet Lavastida, Kelly Mark, Judith Poirier, Allen Ruppersberg, Charles Sandison, karen elaine spencer, David Tomas