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Quand la collection prédit l’avenir

Vernissage le dimanche 16 juin à 14h au Musée d'art contemporain des Laurentides

Alfred Pellan, André Fournelle, Betty Goodwin, Bonnie Baxter, Carl Trahan, Claude Vermette, David Lafrance, Emmanuel Galland, Eric Ladouceur, Gabrielle Larocque, Gilles Boisvert, Guillaume Adjutor-Provost, Guillaume Boudrias-Plouffe, Henriette Fauteux-Massé, Jacques Hurtubise, Jean Goguen, Jean Paul Riopelle, Jennifer Lefort, Jocelyne Aird-Bélanger, Karen Tam, Kittie Bruneau, Marylise Goulet, Mathieu Beauséjour, Mathieu Latulippe, Michel Morin, Michel-Thomas Tremblay, Milutin Gubash, Pierre Leblanc, René Derouin, Reynald Connolly, Rober Racine, Sophie Castonguay, Suzanne Ferland L, Véronique Tifo, ET PLUS ENCORE.

QUAND LA COLLECTION PRÉDIT L’AVENIR

Pour la première exposition permanente de sa collection, le MAC LAU présente Quand la collection prédit l’avenir, la première occurrence d’un projet qui continue d’engager le Musée dans la poursuite de son chantier de réflexion sur sa transformation.

Depuis 2014, nous avons fait un travail de reconfiguration de notre institution pour placer en son centre la recherche ainsi que le travail des artistes. Cette démarche place le Musée dans une position qui le pousse à réfléchir sur ce qu’il est, sur ce qu’il devrait être, mais peut-être surtout, sur ce qu’il pourrait être. C’est à cette dernière proposition que nous nous attardons.

Quand la collection prédit l’avenir se penche plus spécifiquement sur le rôle de la collection au sein du Musée, à partir des points de vue esthétique, politique et financier. Il s’intéresse aux individus qui permettent aux collections de se constituer à travers la relation que le Musée entretient avec ses conservateurs, les artistes, le marché et les donateurs. À ce titre, le salon de deux artistes des Laurentides sera littéralement déménagé dans la salle d’exposition afin d’y tenir des échanges sur cet enjeu.

Ce projet d’exposition, charnière pour l’histoire de notre institution, marque un redéploiement des salles du Musée dans une nouvelle configuration inspirée par le projet de relocalisation du MAC LAU que nous développons depuis quatre ans. Il vise à mettre au centre de l’institution l’art ainsi que la mise en transparence des rôles et fonctions du Musée.

Avec ce projet, le MAC LAU met en exposition une réflexion sur la généalogie de notre collection et sur l’historique de notre collectionnement (1999 – 2019). Présentant des archives, des œuvres, des témoignages ainsi que des documents fondateurs, ces objets seront présentés initialement comme un « inventaire en vrac », avant d’être réorganisés au cours de l’année à l’intérieur d’un dispositif architectural qui permettra de tracer le récit de notre collection. Pressentie à partir de 1999, la collection a permis au MAC LAU de devenir, en 2014, un musée reconnu officiellement par le Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Alors que dans beaucoup d’institutions muséales, l’apparition d’une collection fut fondatrice, dans le cas du MAC LAU, elle fut un instrument de sa transformation. Cette considération est au cœur de notre réflexion. À ce titre, au début de sa démarche qui visait à le faire reconnaître comme Musée, le MAC LAU s’est entendu avec plusieurs artistes de sa région en constituant des « ententes » qui lui ont permis d’être priorisé par ces derniers pour les dons d’œuvres.

Partant de cette implication des artistes dans le développement du MAC LAU, notre projet se poursuit par la mise en transparence du processus qui permet aux musées d’acquérir des œuvres d’art. À cette occasion, la salle d’exposition se décline en différentes stations qui présentent le processus d’acquisition d’une œuvre, alors que toute l’équipe du Musée y transfèrera ses bureaux afin de l’activer. On trouvera l’atelier de l’artiste, le bureau d’acquisition, l’évaluation des œuvres, le bureau administratif (transfert de propriété des œuvres et émission des reçus d’impôts), l’espace de transit et de documentation, la réserve muséale et son espace de conservation / restauration.

Afin de rendre opératoire la salle d’exposition telle que déployée, le MAC LAU a invité plusieurs artistes à participer à l’exercice en réalisant, sur place, au cours de l’été, des œuvres qui seront de suite acquises par le Musée. Chaque artiste se verra octroyer une ou plusieurs tuiles du plafond suspendu datant de la rénovation du Vieux-Palais en 1987. Le Musée se trouve dans ces lieux depuis sa fondation en 1978.

Les tuiles seront décrochées et disposées dans l’espace d’atelier pour la réalisation. Elles transigeront ensuite dans les diverses stations avant d’être réinstallées au plafond. Toutes les interventions se feront à l’aide d’encre invisible fluorescente. De ce fait, l’exposition permanente et la collection du MAC LAU sera bonifiée de près de 300 nouvelles acquisitions, invisibles les jours habituel d’exposition, mais en tout temps accessibles lorsque l’éclairage sera substitué pour la « lumière noire ».

Le projet des « tuiles » a pour objectif d’ouvrir le chantier de réflexion qui mènera à la réécriture complète de notre politique d’acquisition, soutenu par un comité spécial ainsi que par l’ensemble de l’équipe du MAC LAU.

Quand la collection prédit l’avenir porte une part volontaire d’impudence, puisqu’il nous permettra d’augmenté significativement et d’un coup le nombre d’œuvres de notre collection, au moment précis où le Ministère de la Culture et des Communications évaluera le montant de notre subvention de fonctionnement, ce qui permettra peut-être de bonifier l’aide financière octroyée par le gouvernement à la gestion de notre collection.

Aussi, ce projet vise à mettre en exposition certains enjeux propres aux collections muséales et sur lesquelles nous investiguons : la visibilité des œuvres, le stockage des réserves, la saturation des réserves, le potentiel d’exposition des nouvelles acquisitions, l’acquisition d’œuvres dont la pérennité est faible (l’encre fluorescente est instable), l’aliénation, le potentiel politique et économique des collections comme levier de financement, etc.