Eva Taulois, vernissage le samedi 12 septembre à 18h à Diagonale

I NEVER PLAY BASKETBALL NOW d’Eva Taulois est le fruit d’une résidence réalisée à Diagonale durant l’été. Au cœur de cette proposition monographique, les familiers de l’artiste française côtoient la libre expérimentation permise par le temps de production.

Fonctionnant par analogie, Eva Taulois se plaît à user d’objets familiers pour en retranscrire des formes jusqu’à induire une confusion quant à leur nature originelle. Ces référents, dès lors désincarnés de leur identité première, viennent exister au sein d’un langage plastique baigné d’abstraction. Dans ses œuvres, l’artiste analyse des contextes variés desquels elle génère des sculptures minimalistes souvent colorées et composées principalement de tissu. Elle use de la matière qu’elle s’attelle à domestiquer au moyen de formes et contreformes, niant ainsi leurs usages, pour réévaluer les notions de cadres et de dispositifs inscrits dans des contextes artistiques, sociologiques et historiques.

I NEVER PLAY BASKETBALL NOW tire son titre du morceau éponyme du groupe anglais Prefab Sprout. Tout comme ce dernier se réfère à l’idée de l’équipe, Eva Taulois invite le visiteur à évoluer au sein d’une combinaison cohésive d’œuvres, le corps en mouvement tel un joueur déambulant au cœur de l’espace installatif. Pensé comme un carnet de recherche, celui-ci se compose de volumes suspendus où s’entrelacent images molles et rigides, attributs objectaux et propositions picturales apposées sur des vêtements acculturés. L’intervention de l’artiste, orpheline de toutes formes de hiérarchisation des médiums, fait ainsi cohabiter travaux de couture minutieux aux finitions quasi usinées et touches de peinture à l’aplat volontairement approximatif, tel le reflet d’un geste libre mise en œuvre lors de sa résidence. En filigrane de ce défilé figé en deux puis trois dimensions, l’emphase mise sur les outils d’exposition.

I NEVER PLAYBASKETBALL NOW énonce une relecture des codes de monstrations archétypales pour les placer au centre de cette installation. Et si, les peintures comme les sculptures se donnaient à voir de la même manière? Et si, l’expérimentation de l’œuvre n’était plus contrainte par des codes prédéterminés par le médium? Et si, au-delà de la genèse de l’objet plastique, c’était l’interrogation même de la tradition de l’exposition qui était en question ?

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