VERNISSAGE JEUDI LE 30 AOUT À 20H
NORTON MAZA
Étude pour la symphonie du pouvoir éternel
Dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal, le Centre Clark présente le travail du Chilien Norton Maza. On connaît davantage Maza comme sculpteur, par des oeuvres se rapprochant de linstallation comme ses Territory entre autres, espaces construits où lartiste recréait des sortes dappartements, des lofts aux allures fonctionnelles, assemblés de bric et de broc, constitués de déchets, de pneus, de cartons et de planches diverses. Ceux qui ont vu son travail à la 3e Manif dart de Québec en 2005 se souviennent de cette chambre à coucher aussi précaire quingénieuse, examinant, par laccumulation de déchets, létat du monde, ses schèmes de consommation, de mondialisation et les enjeux sociopolitiques qui y sont intrinsèquement liés.
Norton Maza revient au Québec cette fois-ci avec un projet photographique où ses assemblages, ses décors ont pris la forme de maquettes. Il ne sagit plus de scènes domestiques mais plutôt de mises en scène de jouets et autres petits objets photographiés, qui seront présentés dans de lourds cadres dorés sur les chics cimaises du petit musée que sera devenu Clark pour la durée de lexposition. Ces huit propositions photographiques se présentent comme autant de mini théâtres apocalyptiques où sentremêlent et sentretuent des figurines politiques et religieuses de tous formats, sans retenue aucune, sous les foudres sacrées qui pourfendent les nuages de mousse isolante et de carton accrochés çà et là. Ici, devant les paysages gris et fumants qui couvrent le fond, les églises brûlent, la papemobile est renversée, les évêques semblent fuir, des cochonnets se partagent le champ de bataille avec des robots, des chevaliers, des vieux chars en flammes et autres cadavres bricolés.
Maza explore dans cette oeuvre, et ce, avec un cynisme indéniable, les différentes déclinaisons du pouvoir et la mise en échec de son imputabilité par les nombreuses stratégies daccumulation quon lui connaît. Dans Étude pour la symphonie du pouvoir éternel, tout se joue dans une addition dallusions brutes, dans un entrecroisement de codes et déléments sémiotiques empruntés à différentes structures hégémoniques, à différentes temporalités. Ces saynètes pastichent quelques grands classiques de lhistoire de lart que lon a vus, revus et digérés depuis longtemps. La laitière de Vermeer ou la Cène de Véronèse par exemple ont droit à leur lot danimaux égorgés, de militaires en burqa, de bouteilles de Coca-Cola, de rassemblements débridés et de dizaines dautres de ces curieuses associations. Cet écho volontaire à lhistoire de lart ne va pas sans rappeler le pouvoir de limage, son utilisation dans lhistoire tout comme dans nos sociétés actuelles. Les anachronismes ici sont nombreux, amusent et se font constructeurs de sens. Ils participent de ce chaos, chaos dautant plus destructeur quil se présente plus implicite que les foules en désordre que lon voit dans ces photographies. Il sagit du pouvoir infiltrant, celui qui rend la catastrophe silencieuse, assourdie par le poids des murs et des années, cette même catastrophe que lon fait souvent taire au musée.
Cest avec beaucoup dhumour, dans un incroyable bordel, que Norton Maza nous offre ce commentaire aux allures de fin du monde, symphonie ludique et tragique interprétée par quelques anges de plastique.
Y.P.
Lexposition se poursuit jusquau 6 octobre
VERNISSAGE DU MOIS DE LA PHOTO 2007
LE 8 SEPTEMBRE DE 12H À 17H
www.moisdelaphoto.com
VERNISSAGE JEUDI LE 30 AOUT À 20H
NORTON MAZA
Étude pour la symphonie du pouvoir éternel
Dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal, le Centre Clark présente le travail du Chilien Norton Maza. On connaît davantage Maza comme sculpteur, par des oeuvres se rapprochant de linstallation comme ses Territory entre autres, espaces construits où lartiste recréait des sortes dappartements, des lofts aux allures fonctionnelles, assemblés de bric et de broc, constitués de déchets, de pneus, de cartons et de planches diverses. Ceux qui ont vu son travail à la 3e Manif dart de Québec en 2005 se souviennent de cette chambre à coucher aussi précaire quingénieuse, examinant, par laccumulation de déchets, létat du monde, ses schèmes de consommation, de mondialisation et les enjeux sociopolitiques qui y sont intrinsèquement liés.
Norton Maza revient au Québec cette fois-ci avec un projet photographique où ses assemblages, ses décors ont pris la forme de maquettes. Il ne sagit plus de scènes domestiques mais plutôt de mises en scène de jouets et autres petits objets photographiés, qui seront présentés dans de lourds cadres dorés sur les chics cimaises du petit musée que sera devenu Clark pour la durée de lexposition. Ces huit propositions photographiques se présentent comme autant de mini théâtres apocalyptiques où sentremêlent et sentretuent des figurines politiques et religieuses de tous formats, sans retenue aucune, sous les foudres sacrées qui pourfendent les nuages de mousse isolante et de carton accrochés çà et là. Ici, devant les paysages gris et fumants qui couvrent le fond, les églises brûlent, la papemobile est renversée, les évêques semblent fuir, des cochonnets se partagent le champ de bataille avec des robots, des chevaliers, des vieux chars en flammes et autres cadavres bricolés.
Maza explore dans cette oeuvre, et ce, avec un cynisme indéniable, les différentes déclinaisons du pouvoir et la mise en échec de son imputabilité par les nombreuses stratégies daccumulation quon lui connaît. Dans Étude pour la symphonie du pouvoir éternel, tout se joue dans une addition dallusions brutes, dans un entrecroisement de codes et déléments sémiotiques empruntés à différentes structures hégémoniques, à différentes temporalités. Ces saynètes pastichent quelques grands classiques de lhistoire de lart que lon a vus, revus et digérés depuis longtemps. La laitière de Vermeer ou la Cène de Véronèse par exemple ont droit à leur lot danimaux égorgés, de militaires en burqa, de bouteilles de Coca-Cola, de rassemblements débridés et de dizaines dautres de ces curieuses associations. Cet écho volontaire à lhistoire de lart ne va pas sans rappeler le pouvoir de limage, son utilisation dans lhistoire tout comme dans nos sociétés actuelles. Les anachronismes ici sont nombreux, amusent et se font constructeurs de sens. Ils participent de ce chaos, chaos dautant plus destructeur quil se présente plus implicite que les foules en désordre que lon voit dans ces photographies. Il sagit du pouvoir infiltrant, celui qui rend la catastrophe silencieuse, assourdie par le poids des murs et des années, cette même catastrophe que lon fait souvent taire au musée.
Cest avec beaucoup dhumour, dans un incroyable bordel, que Norton Maza nous offre ce commentaire aux allures de fin du monde, symphonie ludique et tragique interprétée par quelques anges de plastique.
Y.P.
Lexposition se poursuit jusquau 6 octobre
VERNISSAGE DU MOIS DE LA PHOTO 2007
LE 8 SEPTEMBRE DE 12H À 17H
www.moisdelaphoto.com
Montréal (Québec) H2T 3B3