Être

Lise Poitras
Peinture
Dans la salle Gaudreau
Vernissage le 25 mars à 17 h en présence de l’artiste

Du silence dans lequel les disciplines artistiques nées du développement technologique confinent la peinture depuis ces dernières décénnies, des voix continuent de s’élever, tentant de réaffirmer cette forme d’expression comme un espace véritable de l’oeuvre, un lieu désigné pour dire l’indicible, l’indéterminé, le devenir, la force créatrice, une «surface de réflexion» qu’on peut appréhender de multiples façons.

Lise Poitras est l’une de ces peintres qui persistent et signent, d’une main à la fois sûre et intempestive. Car il s’agit bien ici d’une écriture, animée par la fébrilité du geste et la finesse du trait, riche et dense par l’accumulation des touches et la multiplicité des couleurs, volubile par la diversité des textures et des médias. Il ne faut pas en conclure pour autant qu’on se trouve en présence d’un travail purement intuitif, aléatoire, voire chaotique et dépourvu de toute prégnance. Au contraire, le tableau est le résultat d’une démarche précise et structurée, dont les étapes s’insèrent dans un cycle de construction-déconstruction-reconstruction. Des premières taches forment la structure de base, transposant sur la toile blanche les clichés que l’artiste se dépêche de détruire par la suite, dans la frénésie du mouvement de la main. La surface intègre alors une sorte de chaos qu’il faudra ensuite résoudre par une reconstruction plus réfléchie.

En fait, un nouveau monde est créé ou est en processus de création. La toile n’est plus le support du cliché, mais une surface émulsifiée par la force désirante de l’artiste. Retourner au temps zéro en vue d’une certaine refondation de l’univers, aussi bien à l’échelle microscopique que macroscopique.

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