En temps et lieu[x]

Collectif des membres
Sylvie Fraser, Mathieu Lévesque et Christiane Patenaude
Vernissage le 1er mai à 14 h
Lancement du catalogue jeudi le 2 juin à 19 h

L’exposition En temps et lieu[x], qui multiplie les paramètres de rencontre entre le temps et le lieu, permet d’appréhender ces deux catégories à la fois dans leurs liens indissolubles et dans les manières radicalement différentes que Sylvie Fraser, Mathieu Lévesque et Christiane Patenaude ont de les opérer. Le temps est à la fois objectif et subjectif. En tant que durée mesurable, il s’écoule régulièrement. Mais l’histoire le découpe en périodes dont la logueur varie avec la personnalité du narrateur. Le lie représente une partie d’un tout, l’univers. Il est identique à lui-même dans la mesure où il occupe toujours le même emplacement, mais il est aussi différent dans la mesure où le temps modifie son apparence ou la perception que les hommes en ont.

Le sexe est un lieu du corps qui a été interdit de représentation à partir du Moyen Âge, la feuille de vigne étant la marque conventionnelle de cette censure, et ce tabou n’est pas encore complètement obsolète. Le tableau de Courbet L’origine du monde, que Sylvie Fraser interprète en photographies numériques montrant en quatre étapes la germination de graines, est resté plus d’un siècle enfermé à l’abri des regards des amateurs d’art.

Dans ces non-lieux que sont les surfaces métalliques réfléchissantes sur lesquelles peint Mathieu Lévesque toutes les licenses artistiques sont permises. Il se plaît à faire se téléscoper temps et lieux. Ainis, dans Espoir, le cheval ailé Pégase sort des mythes de l’Antiquité grecque pour se poser sur la roue de la fortune de la célèbre émission américaine Price is Right. Mais il utilise aussi un mur de la galerie comme lieu de création.

Le philosophe grac Zénon d’Élée, avec l’argument de la flèche qui vole, niait la réalité objective de l’espace, en niant la réalité du mouvement. L’art de la vidéo utilise le mouvement pour passer sans transition d’un lieu à un autre. Dans Le lavabo, Christiane Patenaude enchaîne les images selon une technique d’associations formelles. Quant au lieu, il est la métaphore d’un temps chargé de connotations psychamalytiques : celui de l’enfance.

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