Dans le jardin / elle fume tout en mangeant / des frites / regarde distraitement / son chien / qui court après sa queue / le vent du nord fripe / l’eau de la piscine
Heureusement quil y avait le monde autour de moi.
Les villes constituent des ensembles complexes et mouvants. Elles sont tout à la fois des sites de mémoire, de langage, de convoitise emplies de signes, de territoires déchange et de communication. Cest ainsi que la déambulation quotidienne à travers ces parcours segmentés agit comme stimuli sur limaginaire de ceux qui les traversent. Espaces de circulation, de pérégrination, derrance, la ville soffre comme support dhistoires imperceptibles qui naissent, croissent puis sétiolent lentement dans lanonymat.
Cest dans cette perspective que je propose un corpus photographique où des allers-retours entre lespace photographique et celui du texte sont exprimés dans la même image. Les mots alors choisis dépassent largement le statut habituel de légende et fonctionnent comme des instantanés, ” snapshots ” textuels narrés avec détachement, sans affect. Ce projet qui induit un travail simultané décriture à limage, puise ses sources dans mes carnets de notes colligés au fil de voyages dans les villes dici et dailleurs. Il est question de micro récits rédigés lors darrêts ponctuels dans des espaces publics et qui relatent des situations singulières, inéluctables desseins qui sentrechoquent lors de la fréquentation de ces lieux anonymes. Les mots se substituent alors à lappareil photo, lesquels tenteront de saisir un ” instantané ” où les protagonistes, sorte dantihéros du théâtre urbain, sagitent dans leur fragile dignité. Des solitudes qui se côtoient dans lindifférence provoquant de petits drames intimes, bulles éclatées discrètement dans le malstrom de la vie urbaine. Par lappropriation de ces situations incongrues de “la vie qui va”, le double registre du visible et du lisible se conjugue en alternant poétique et documentaire. Cette juxtaposition du récit à la photographie sarticule comme une composante plastique en lien avec limage et vient revisiter ses effets de représentation.
Ainsi font les déplacements de celui qui arpente physiquement la ville et sadonne au vagabondage de lesprit.
Josée Pellerin vit et travaille à Montréal où elle a complété une maîtrise en arts visuels ainsi quune formation en multimédia. Ses uvres furent présentées lors de nombreux événements au Québec, au Canada, en France et au Mexique. Depuis plusieurs années, elle privilégie une approche qui interroge limage dans ses différents modes de représentation. Sinspirant de la littérature, les permutations créées par cette approche hybride produisent des corrélations favorisant lémergence dun espace narratif. La séquence, le récit, le texte détourné, sarticulent comme points de résistance dans la réception de luvre tout en créant un relais autre, une ouverture dans son interprétation. Récemment, on a pu voir son travail à la Galerie 101 à Ottawa dans une exposition qui sintitulait Gagner des vertiges tout à son aise et à Montréal, à la galerie Sylviane Poirier Art Contemporain où elle présentait le corpus Une histoire à soi. En juin 2005, elle était en résidence dartiste à Buenos Aires en Argentine où le présent projet a pris forme. Josée Pellerin enseigne à lÉcole des arts visuels et médiatiques de lUniversité du Québec à Montréal.
Dans le jardin / elle fume tout en mangeant / des frites / regarde distraitement / son chien / qui court après sa queue / le vent du nord fripe / l’eau de la piscine
Heureusement quil y avait le monde autour de moi.
Les villes constituent des ensembles complexes et mouvants. Elles sont tout à la fois des sites de mémoire, de langage, de convoitise emplies de signes, de territoires déchange et de communication. Cest ainsi que la déambulation quotidienne à travers ces parcours segmentés agit comme stimuli sur limaginaire de ceux qui les traversent. Espaces de circulation, de pérégrination, derrance, la ville soffre comme support dhistoires imperceptibles qui naissent, croissent puis sétiolent lentement dans lanonymat.
Cest dans cette perspective que je propose un corpus photographique où des allers-retours entre lespace photographique et celui du texte sont exprimés dans la même image. Les mots alors choisis dépassent largement le statut habituel de légende et fonctionnent comme des instantanés, ” snapshots ” textuels narrés avec détachement, sans affect. Ce projet qui induit un travail simultané décriture à limage, puise ses sources dans mes carnets de notes colligés au fil de voyages dans les villes dici et dailleurs. Il est question de micro récits rédigés lors darrêts ponctuels dans des espaces publics et qui relatent des situations singulières, inéluctables desseins qui sentrechoquent lors de la fréquentation de ces lieux anonymes. Les mots se substituent alors à lappareil photo, lesquels tenteront de saisir un ” instantané ” où les protagonistes, sorte dantihéros du théâtre urbain, sagitent dans leur fragile dignité. Des solitudes qui se côtoient dans lindifférence provoquant de petits drames intimes, bulles éclatées discrètement dans le malstrom de la vie urbaine. Par lappropriation de ces situations incongrues de “la vie qui va”, le double registre du visible et du lisible se conjugue en alternant poétique et documentaire. Cette juxtaposition du récit à la photographie sarticule comme une composante plastique en lien avec limage et vient revisiter ses effets de représentation.
Ainsi font les déplacements de celui qui arpente physiquement la ville et sadonne au vagabondage de lesprit.
Josée Pellerin vit et travaille à Montréal où elle a complété une maîtrise en arts visuels ainsi quune formation en multimédia. Ses uvres furent présentées lors de nombreux événements au Québec, au Canada, en France et au Mexique. Depuis plusieurs années, elle privilégie une approche qui interroge limage dans ses différents modes de représentation. Sinspirant de la littérature, les permutations créées par cette approche hybride produisent des corrélations favorisant lémergence dun espace narratif. La séquence, le récit, le texte détourné, sarticulent comme points de résistance dans la réception de luvre tout en créant un relais autre, une ouverture dans son interprétation. Récemment, on a pu voir son travail à la Galerie 101 à Ottawa dans une exposition qui sintitulait Gagner des vertiges tout à son aise et à Montréal, à la galerie Sylviane Poirier Art Contemporain où elle présentait le corpus Une histoire à soi. En juin 2005, elle était en résidence dartiste à Buenos Aires en Argentine où le présent projet a pris forme. Josée Pellerin enseigne à lÉcole des arts visuels et médiatiques de lUniversité du Québec à Montréal.
Alma, QC, G8B 5W1