En résidence au centre SAGAMI : André Willot

Chair
En général, une photographie en noir et blanc bien exposée doit présenter de bons contrastes, on doit y trouver une bonne variété de gris, du noir et du blanc. Sans contraste, une photographie sous-exposée ressemble, à s’y méprendre, à un dessin fait entièrement dans des tons de gris très pâles. Pour mon projet d’exploration, je veux allier la technologie de la photographie numérique et son impression au jet d’encre à une technique de dessin au graphite de manière à faire douter de la nature de la technique utilisée: dessin ou photographie? Avec cette technique, je veux représenter plusieurs compositions de corps humains sur papier sans en laisser apparaître trop distinctement les extrémités habituelles telles que les mains, les pieds, le sexe et la tête. Pour simplifier, je pourrais décrire ces corps comme des troncs humains, mais je tiens à la présence d’une contorsion en volume qui cache ses extrémités anatomiques, qui les retient, de façon à créer une tension, un mouvement réprimé. La composition de ces étranges corps, mi-humains sans être monstrueux, fera penser au désordre de plis d’un peloton de tissus. La surface poreuse et velue de la peau donnera les indices du corps humain. La variété de tons de gris très pâles uniformisera l’aspect visuel de l’ensemble sans l’éloigner d’un travail qui questionne les limites techniques de l’impression numérique et du dessin. Ce projet d’exploration me donnera la possibilité d’approfondir l’usage technologique dans ma production tout en confrontant le regard de l’autre à une lecture hybride.

André Willot est originaire de Saint-Hyacinthe (Québec). Il vit et travaille à Montréal. Il détient un baccalauréat en beaux-arts avec mention de distinction de l’université Concordia et une maîtrise en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal. Artiste multidiciplinaire, sa démarche est liée à son obsession de la réception. Sa recherche explore les possibilités inattendues de justaposition ou d’opposition, pour essentiellement confronter le regard. Depuis 2001, il s’intéresse à la photographie numérique, qui l’amène de plus en plus à s’interroger sur l’usage d’histoires imaginaires.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel