Efflorescence

Andrea Vander Kooij
vernissage le jeudi 21 avril à 19 h

Une performance de vitrines qui lie la broderie, la biologie, et la migration des motifs culturels.

MONTREAL – L’artiste montréalaise Andrea Vander Kooij présente « Efflorescence », une performance d’ornementation corporelle qui se tiendra à différents endroits dans la ville de Montréal entre le Samedi 6 avril et le Jeudi 26 avril (les détails quant aux emplacements, dates et heures des interventions sont présentés à la fin du communiqué).

Tous sont invités au vernissage à La Centrale, 4296 Boulevard St-Laurent, le Jeudi 21 Avril de 19 h à 22 h.

« Efflorescence » combine la méthodologie des marquages corporels, comme le tatouage et la teinture au henné, aux motifs et à l’histoire de la broderie. Assise dans les vitrines de différents magasins du centre-ville, Andrea Vander Kooij se brodera une robe aux motifs de « Blackwork» Jacobéen. La broderie créera des formes similaires à celles préalablement inscrites à même le corps de l’artiste, avec du henné, une teinture semi permanente à base de plantes, traditionnellement utilisée en Indes et en Afrique du Nord pour marquer les rites de passage (comme les menstruations ou le mariage). Ces motifs seront peints sur toutes les surfaces possibles de la peau de Vander Kooij, incluant son visage.

« Étant donné que le henné déteint, les motifs resteront sur mon corps pendant environ deux semaines, durant lesquelles j’entreprendrai mes activités quotidiennes en arborant ces marques visibles, » dit Vander Kooij. « Ces dernières me placeront hors du contexte des gens non marqués, me marqueront comme différente, ou distincte, communiquant un sentiment de séparation. »

« La décoration fonctionne aussi de pair avec l’exhibition et le désir, surtout quand il s’agit du corps de la femme. En utilisant les vitrines de magasins du centre-ville de Montréal comme espace de diffusion, j’enquêterai sur les sites de l’exhibition commerciale. »

« Assise dans les vitrines, portant un costume simple, similaire à ma peau en terme de couleur, je passerai le temps en copiant les motifs de henné, peints sur mon corps, sur mon vêtement, comme si les motifs avaient émergé sur ma peau, pour être subséquemment transférés de la peau au tissu. Ces deux lents processus – la déteinte et la broderie – s’interpénétreront graduellement. Les motifs se déplaceront d’une membrane semi-perméable à une autre. »

Le « Blackwork » est un travail répété de motifs tortueux, souvent floraux, géométriques en quelque sorte. Il se pratique avec de la soie noire sur du lin blanc. On l’appelle « broderie Holbein », vue son apparition fréquente parmi les vêtements de personnages dans les oeuvres de Holbein Le Jeune; et « travail Espagnol », car il devint populaire en Angleterre via l’importation de textiles provenant d’Espagne. Les recherches de Vander Kooij indiquent que le « Blackwork » est, à la base, dérivé de traditions Nord-africaines dans l’art décoratif.

« Quand j’ai conçu cette oeuvre, je faisait beaucoup de broderie « Blackwork, » dit elle. « J’ai commencé à penser que ces motifs avaient une vie en eux, une sorte de champignon microscopique ou une culture qui, les conditions favorables données, se répandrait et couvrirait n’importe quelle surface disponible. Je voulais couvrir tout un vêtement avec. Puis, en imaginant ce vêtement, je me suis demandé pourquoi la croissance du motif devrait s’arrêter aux bordures de cette surface donnée; la peau est une membrane encore plus accueillante que le coton ou le lin, alors pourquoi la propagation ne se ferait-elle pas au-delà du vêtement, sur la peau? »

« Puis, j’ai commencé à penser plus à la provenance de ce motif/croissance. Il me parut plus plausible que la propagation se fasse de la peau au vêtement. Et avant la peau? Il m’a semblé qu’elle proviendrait de l’intérieur, du sang, que ce motif/croissance ou chose cellulaire microscopique flottait dans mes veines. Ça s’élève à la surface, se presse contre la membrane, émerge à travers l’épiderme et se déploie sur la peau : Efflorescence. Puis, une fois sur la peau, ça commence à se déplacer, à migrer, se décolorant et saignant au-delà de la couverture de mes vêtements, abandonnant graduellement ma peau en tant qu’hôtesse, et se dirigeant sur ces vêtements. »

« Tout comme une bactérie qui se propage, indifféremment de la nature du lieu, partout où elle trouve un environnement hospitalier, les motifs culturels se déplacent facilement à travers les frontières et les divisions, peu importe la culture et la géographie – du Maroc à l’Espagne à l’Angleterre et, à travers l’art du passe, à la conscience du présent. Les motifs voyagent, s’ajustent et se mutent pour s’adapter à leur nouvel environnement et assurer leur propre survie. »

Tous sont invités à venir assister à la performance « Efflorescence ». Elle se tiendra aux endroits, dates et heures suivants :

16 Avril: Garnitures Dressmaker Ltee, 2186 Rue Ste-Catherine, 13 h à 16 h
17 Avril: Friperies St-Laurent, 3976 Boul St-Laurent, 13 h à 16 h
19 Avril: Librairie Astro, 1844 Rue Ste-Catherine Ouest, 13 h à 16 h
20 Avril: La Centrale, 4296 Boul St-Laurent, 12 h à 18 h
21 Avril: La Centrale, 4296 Boul St-Laurent, 12 h à 14 h
22 Avril: Mojo, 3968 Boul St-Laurent, 13 h à 16 h
23 Avril: Scandale, 3639 Boul St-Laurent, 13 h à 16 h
25 Avril: Coiffure Modish, 1841 Rue St-Catherine Ouest, 13 h à 16 h
26 Avril: Les Brodeuses, 5364 Boul St-Laurent, 13 h à 16 h

Pour de plus amples informations, veuillez contacter l’artiste Andrea Vander Kooij, au 935-4183 ou à drevdk@yahoo.com.

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