Due North ; pénombres d’Amélie Brisson-Darveau et Pavitra Wickramasinghe, vernissage le vendredi 23 octobre à 17h à Sporobole

Cette exposition est issue d’une pratique de collaboration entre Pavitra Wickramasinghe et Amélie Brisson-Darveau. Celle-ci explore l’image mouvement en réunissant deux approches par rapport au rythme et au mouvement influencés par la danse pour Amélie et par le cinéma pour Pavitra.  L’exposition qui se compose d’une animation-installation et de deux séries de dessins, tente d’obscurcir l’écart entre nouvelles et obsolètes technologies, ombre et lumière, espace et temps.

Dans l’installation Due North ; pénombres, les deux artistes explorent le lien entre le cinéma et l’architecture (décors d’intérieur, décorations) en investiguant le papier peint panoramique comme dispositif.  Le papier peint panoramique d’intérieur (présentant majoritairement des paysages) de grande dimension, fût développé en France et en Angleterre à la fin du 18 ème siècle.  À l’époque, ce dispositif était utilisé pour propager les conquêtes des puissances colonisatrices et ainsi faire voyager les gens à distance. Différentes scènes couvrant les murs étaient juxtaposées dans les demeures et constituaient une série d’images structurées pour évoquer une continuité. Dans ce sens, la nouvelle technologie permettant de créer le papier peint panoramique aura une influence sur le développement du cinéma. Les artistes utiliseront ces éléments réaliser une animation-vidéo basée sur l’idée d’un papier peint panoramique modulable et adaptable à différents lieux. Le contenu du panorama présente un assemblage de paysages créé des expériences de résidence dans le nord durant l’hiver durant la période de la nuit éternelle. En décembre 2013, Pavitra était en résidence au KIAC (Dawson, Yukon) et Amélie était à USF Verftet (Bergen, Norvège).

Les dessins : Line Poem- Alchemy of Light et Géographie des textures

Il s’agit de deux séries de dessins qui expérimentent avec une même technique : le grattage. Pavitra utilise une technologie digitale dans Line Poem- Alchemy of Light, alors qu’Amélie use d’un moyen manuel dans Géographie des textures.  Dans les deux projets, nous désirons brouiller l’écart entre le numérique et le manuel.

Géographie des textures (2015)

Dans ce projet de dessin, Amélie explore la relation entre l’architecture, la géographie, le corps et l’ombre. Elle travaille à obscurcir l’espace entre les formes liées à la géographie et la sémiologie cartographique, les peaux de bête, les motifs de camouflages, les motifs architecturaux et structures textiles.

Géographies des textures est inspiré d’une technique italienne de grattage (principalement durant la Renaissance et la période Art nouveau) appelée sgraffito. Cette technique de décoration architecturale permettait de faire rentrer la lumière dans les parois d’un bâtiment en pierre en gravant sur un revêtement de ciment. À partir de cette idée, j’ai développé une série de dessins animés par la lumière environnante. L’image grattée minutieusement est coincée entre les deux vers d’un cadre rotatif. Cela permet à la lumière, selon l’angle du cadre par rapport au mur, d’activer les dessins à la manière d’une lente image mouvement.

Line Poem- Alchemy of Light (2013)

Ces travaux ont été réalisés à partir de dessins automatiques fait à partir de crayons et de papiers. Ils furent ensuite scannés et tracés pour créer des vecteurs de dessins, traduisant les lignes organiques à la main en des lignes droites. Les dessins vectoriels sont gravés dans des blocs de papier en utilisant une technique de découpage au laser. Grâce à ce procédé, la profondeur du bloc de papier et les pages qui bougent durant le processus, le résultat final est un mélange entre le digital et l’organique.

Biographies

Amélie Brisson-Darveau vit et travaille à Montréal et à Zurich. Elle détient un diplôme MFA en art textile de l’Université Concordia, un baccalauréat de l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal et un second baccalauréat en travail social de l’Université de Montréal. Elle s’intéresse à l’activation entre la composition du mouvement (du corps ou de matériaux), l’architecture et les ombrages. Par ses installations, ses actions performatives et ses dessins, elle fait émerger et disparaître ces forces. C’est par l’expérimentation des textures et des structures (im)matérielles qu’elle peut découper et former des récits. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions et événements au Canada, États-Unis, Suisse, Angleterre, France, Allemagne, Finlande, Lithuanie, Turquie et Norvège. Elle a été boursière du FQRSC, du Conseil des arts du Canada et du Kaunas Textile Biennale (prix de l’artiste émergent). Amélie est actuellement assistante de recherche artistique au Institute for Contemporary Art Research à Zurich.

Pavitra Wickramasinghe est une artiste multidisciplinaire dont le travail discute principalement les nouvelles approches de la production d’images en mouvement et les normes de la perception visuelle. Sa pratique est guidée par l’émerveillement et le besoin de connaître le fonctionnement des choses,  la déconstruction du mouvement, des vidéos et des écrans à leurs plus simples expressions pour les reconstruire par la suite.  Son travail actuel explore les notions de voyage, de fluidité des espaces et de la mémoire. Elle utilise la lumière et les ombres comme prolongations de l’image projetée, afin de créer des installations dans lesquelles le visiteur occupe l’espace filmique plutôt que d’être séparé de l’oeuvre.

Pavitra Wickramasinghe est née au Sri Lanka, vit et travaille actuellement à Montréal. Une sélection de ses expositions : Kinetica Art Fair (Royaume-Uni), SIGHTINGS- Leonard & Bina Ellen Art Gallery (Montréal), Yeosu International Art Festival (Corée du Sud), Centre des Arts Enghien-les-Bains (France), Cable Factory (Finlande), Stuttgart Filmwinter (Allemagne), Centro Cultural del Matadero (Espagne), Galerie B-312 (Montréal) and Truck Gallery (Calgary). Elle a pris part à de nombreuses résidences et a obtenu plusieurs prix, dont Art Omi (NY), La Chambre Blanche (Québec), Pépinières Européennes pour jeunes artistes (Espagne), UNESCO-Aschberg Bursaries for Artists Programme, Changdong Art Studio, National Museum of Contemporary Art (Corée du Sud), Conseil des arts du Canada et le Claudine and Stephen Bronfman Fellowship in Contemporary Art.

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