Karen Spencer
dream listener/porteur de rêves/portador de sueños
(interventions)
du 25 novembre 2006 au 25 novembre 2007
dans la ville
visite: mercredi 4 avril de 13h à 16h30 au Centre de jour St-James
(atelier d’art: 1440 St-Alexandre, coin Sainte-Catherine, 3e étage)
avec la collaboration du Centre de recherche urbaine de Montréal, de
homelessnation.org et du Centre de jour St-James
blog: www.dreamlistener.wordpress.com
Écoute: Le projet de Karen Spencer consiste à écouter les rêves. Écouter
encore. Et encore. Elle plongera dans le monde des rêves et cette
immersion-même devient le contenu de son travail. Écouter s’associe au
caractère éphémère, à la disparition des choses: le rêve raconté, le rêve
entendu, le rêve qui disparaît.
Afin d’inscrire le travail dans une pratique artistique globale, il y aurait
lieu de faire un parallèle avec le projet de performance Writing diary with
water, en cours depuis 1995, de l’artiste de Beijing Song Dong. Dong se sert
d’un pinceau à calligraphier pour inscrire, à l’eau, les entrées d’un
journal intime sur un bloc de pierre. L’explication de l’artiste est
éloquente: «Après un certain temps, cette pierre s’est lentement intégrée à
mon être. Je pouvais donc lui dire tout ce que je voulais, sans aucun
scrupule. Cette action s’est intégrée à ma vie et m’a permis d’être plus
détendu.» D’une certaine façon, écouter les rêves est aussi une action qui
s’intègre à la vie, une action qui ne laisse aucune trace et qui est répétée
continuellement. Raconter le rêve interpelle l’ouïe; puis tout disparaît,
comme les lettres d’eau sur la pierre qui disparaissent.
Affichage: Sur une période d’une année, Karen Spencer inscrira les rêves sur
des panneaux de carton; elle descendra dans la rue et affichera un panneau
devant elle. Rendu visible par l’affichage, le rêve suscitera une réaction.
Il sera possible, une fois le dialogue entamé, de pénétrer dans le monde
onirique des autres. Ce monde, qui relève de la vie privée, est ainsi
déplacé dans la sphère sociale; il se crée alors une friction entre les
rêves et les convenances, les normes. Il s’agit d’estomper les frontières
entre intérieur et extérieur (dans la rue).
«Recourir aux rebus tel le carton, l’imprégner de mots avant de l’abandonner
à nouveau. Croire au potentiel de l’indirect, de l’invisible, des rencontres
fortuites avec des spectateurs ou des non-spectateurs — un regard, qu’il
soit bref, de biais ou fixe, un sourire, le détournement des yeux,
l’esquive, l’approche…»
Tous les panneaux porteurs de rêves, ainsi que le site de leur abandon, font
l’objet d’une documentation par l’entremise d’images numériques. Le blog,
quant à lui, rapportera certaines rencontres.
Enregistrement: Le troisième volet rassemblera l’itinérance des sans-abris
et les rêves — tous deux jugés ne pas avoir de valeur économique, et tous
deux tolérés tant qu’ils demeurent invisibles et qu’ils ne nuisent pas à
l’économie de marché. Rêver est une activité généralement considérée comme
une perte de temps, puisqu’elle ne produit pas de valeur marchande. Les
sans-abri sont généralement considérés comme un fardeau social, puisqu’ils
requièrent que d’autres interviennent en leur nom pour garantir leur
«bien-être».
Un disque compact compilant l’enregistrement de rêves sera réalisé avec la
collaboration de Homeless Nation et du Centre de recherche urbaine de
Montréal. Le lancement est prévu pour octobre 2007 à l’occasion de la 18e
Nuit des sans-abris du Québec. Les rêves audiophoniques pourront
éventuellement être téléchargés à partir du site Web de Homeless Nation.
Pratique artistique: «Dans le cadre de ma recherche artistique,
j’entreprends d’approfondir mon entendement de la nature éphémère des
expériences quotidiennes et de re-situer celles-ci dans l’espace et le
temps. Plus précisément, je cherche à subvertir les activités et les espaces
auxquels on accorde un faible coefficient d’échange. J’ai toujours travaillé
dans des sphères où est abordé le retrait d’une position sociale sécurisée.
La maison de chambres de expect nothing (2000) était établie selon un
rapport précaire à l’itinérance; le ramblin’ man (2001) ne cherchait à
occuper aucun espace; loitererin’ (2003) se déroulait selon une relation
délicate au territoire; et metro rider (2004) était en mouvement constant.
Avec porteur de rêves, je poursuis cette exploration.»
Karen Spencer (Montréal) détient une maîtrise en arts de l’UQAM. Elle a
présenté son travail à de nombreuses reprises au Québec, au Canada, en
Finlande, en Yougoslavie et en France.
http://www.dreamlistener.wordpress.com/
Karen Spencer
dream listener/porteur de rêves/portador de sueños
(interventions)
du 25 novembre 2006 au 25 novembre 2007
dans la ville
visite: mercredi 4 avril de 13h à 16h30 au Centre de jour St-James
(atelier d’art: 1440 St-Alexandre, coin Sainte-Catherine, 3e étage)
avec la collaboration du Centre de recherche urbaine de Montréal, de
homelessnation.org et du Centre de jour St-James
blog: www.dreamlistener.wordpress.com
Écoute: Le projet de Karen Spencer consiste à écouter les rêves. Écouter
encore. Et encore. Elle plongera dans le monde des rêves et cette
immersion-même devient le contenu de son travail. Écouter s’associe au
caractère éphémère, à la disparition des choses: le rêve raconté, le rêve
entendu, le rêve qui disparaît.
Afin d’inscrire le travail dans une pratique artistique globale, il y aurait
lieu de faire un parallèle avec le projet de performance Writing diary with
water, en cours depuis 1995, de l’artiste de Beijing Song Dong. Dong se sert
d’un pinceau à calligraphier pour inscrire, à l’eau, les entrées d’un
journal intime sur un bloc de pierre. L’explication de l’artiste est
éloquente: «Après un certain temps, cette pierre s’est lentement intégrée à
mon être. Je pouvais donc lui dire tout ce que je voulais, sans aucun
scrupule. Cette action s’est intégrée à ma vie et m’a permis d’être plus
détendu.» D’une certaine façon, écouter les rêves est aussi une action qui
s’intègre à la vie, une action qui ne laisse aucune trace et qui est répétée
continuellement. Raconter le rêve interpelle l’ouïe; puis tout disparaît,
comme les lettres d’eau sur la pierre qui disparaissent.
Affichage: Sur une période d’une année, Karen Spencer inscrira les rêves sur
des panneaux de carton; elle descendra dans la rue et affichera un panneau
devant elle. Rendu visible par l’affichage, le rêve suscitera une réaction.
Il sera possible, une fois le dialogue entamé, de pénétrer dans le monde
onirique des autres. Ce monde, qui relève de la vie privée, est ainsi
déplacé dans la sphère sociale; il se crée alors une friction entre les
rêves et les convenances, les normes. Il s’agit d’estomper les frontières
entre intérieur et extérieur (dans la rue).
«Recourir aux rebus tel le carton, l’imprégner de mots avant de l’abandonner
à nouveau. Croire au potentiel de l’indirect, de l’invisible, des rencontres
fortuites avec des spectateurs ou des non-spectateurs — un regard, qu’il
soit bref, de biais ou fixe, un sourire, le détournement des yeux,
l’esquive, l’approche…»
Tous les panneaux porteurs de rêves, ainsi que le site de leur abandon, font
l’objet d’une documentation par l’entremise d’images numériques. Le blog,
quant à lui, rapportera certaines rencontres.
Enregistrement: Le troisième volet rassemblera l’itinérance des sans-abris
et les rêves — tous deux jugés ne pas avoir de valeur économique, et tous
deux tolérés tant qu’ils demeurent invisibles et qu’ils ne nuisent pas à
l’économie de marché. Rêver est une activité généralement considérée comme
une perte de temps, puisqu’elle ne produit pas de valeur marchande. Les
sans-abri sont généralement considérés comme un fardeau social, puisqu’ils
requièrent que d’autres interviennent en leur nom pour garantir leur
«bien-être».
Un disque compact compilant l’enregistrement de rêves sera réalisé avec la
collaboration de Homeless Nation et du Centre de recherche urbaine de
Montréal. Le lancement est prévu pour octobre 2007 à l’occasion de la 18e
Nuit des sans-abris du Québec. Les rêves audiophoniques pourront
éventuellement être téléchargés à partir du site Web de Homeless Nation.
Pratique artistique: «Dans le cadre de ma recherche artistique,
j’entreprends d’approfondir mon entendement de la nature éphémère des
expériences quotidiennes et de re-situer celles-ci dans l’espace et le
temps. Plus précisément, je cherche à subvertir les activités et les espaces
auxquels on accorde un faible coefficient d’échange. J’ai toujours travaillé
dans des sphères où est abordé le retrait d’une position sociale sécurisée.
La maison de chambres de expect nothing (2000) était établie selon un
rapport précaire à l’itinérance; le ramblin’ man (2001) ne cherchait à
occuper aucun espace; loitererin’ (2003) se déroulait selon une relation
délicate au territoire; et metro rider (2004) était en mouvement constant.
Avec porteur de rêves, je poursuis cette exploration.»
Karen Spencer (Montréal) détient une maîtrise en arts de l’UQAM. Elle a
présenté son travail à de nombreuses reprises au Québec, au Canada, en
Finlande, en Yougoslavie et en France.
http://www.dreamlistener.wordpress.com/
2515, rue Delisle, local 311, Montréal, H3J 1K8
La HALTE, le centre de documentation de DARE-DARE, installée au Parc Ste-Cunégonde (près de l’angle des rues Notre-Dame Ouest et Charlevoix)