B. Hoffmann, 2012

Drain de Bettina Hoffmann, exposition jusqu’au 22 février à Oboro

 

L’exposition présente quatre installations vidéo récentes.

Dans la vidéo à deux écrans Swing, le même scénario est filmé de deux façons légèrement différentes, à l’aide d’une caméra qui oscille entre des acteurs immobiles dans l’espace. Parfois l’image apparait dédoublée, ou encore certaines sections de la scène ne sont plus visibles. Par conséquent, les images semblent s’échapper, créent des distorsions spatiales et de nouvelles relations entre les personnages s’articulent sous nos yeux. Des dialogues fragmentés, répétés et ainsi privés de leur contexte d’origine deviennent des questions abruptes, des ordres ou des justifications qui donnent lieu à interprétations ambigües.

Myopia illustre des interactions, filmées hors foyer. Le flou déforme les corps des gens, créant l’illusion de masses visqueuses qui se fondent dans le décor ou l’une dans l’autre, créant ainsi un vaste jeu de formes qui se dissipent aussi vite qu’elles se sont créées. Le bruit des pas, de tissu froissé ou de cliquetis de clés est net et clair, comblant ce que nous ne pouvons pas vraiment voir.

Récemment, l’artiste travaille avec la mobilité de la caméra afin de refléter les mouvements de danseurs, inspirés par des gestes du quotidien. Par exemple, dans la vidéo Exit, le mouvement familier du pétrissage de la pâte est exécuté directement sur le corps d’un des danseurs.  

DRAIN montre un plan en contre-plongée de trois femmes. Elles se déplacent très lentement, parfois en dansant. De par leurs mouvements, on devine la nature de leurs interactions; une alliance entre deux femmes est établie, aboutissant à l’oppression de la troisième, qui est enfoncée dans l’eau. Lorsqu’elles tirent cette dernière vers le haut, des gouttes d’eau tombent de ses cheveux et des sillons se forment sur la surface de l’eau, entrainant une distorsion de l’image.

Bettina Hoffmann développe depuis la fin des années 1990 des chorégraphies axées sur le mouvement qui sont utilisées pour réaliser des vidéos et des performances en direct. Son travail se situe à l’intersection de la photographie, de la sculpture, du cinéma, de la danse et du théâtre. Elle défie les limites du médium à lentilles afin de créer de nouveaux espaces, à la fois dans les dimensions spatiale et psychologique. Dans ses œuvres récentes, elle reconstruit et met en scène des situations du quotidien en les dramatisant subtilement, ou en créant des mouvements décalés permettant une analyse des mécanismes sous-jacents aux relations sociales, aux conflits et à la communication.

Les œuvres de Bettina Hoffmann ont fait partie d’expositions collectives et individuelles en Europe, aux États Unis, au Canada, ainsi que dans des festivals d’art vidéo à travers le monde. Elle a reçu de nombreux prix et bourses, et ses œuvres font partie de nombreuses collections privées et publiques en Amérique du Nord et en Europe, notamment au Museum of Contemporary Photography à Chicago, au Musée d’art contemporain de Montréal, et à la Berlinische Galerie à Berlin.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel