Dora Garcia, the Joycean Society, 2013

Dora García et Christina Zurfluh, vernissage le mercredi 21 mai à 20h à la Fonderie Darling

DORA GARCÍA
DES CRIMES ET DES RÊVES

Commissaire : Chantal Pontbriand, PONTBRIAND W.O.R.K.S. (We Others and myself Research Knowledge Systems)
L’exposition « Autour des crimes et des rêves » a comme toile de fond une série de conversations de groupe à l’hôpital psychiatrique Montperrin, à Aix-en-Provence, au printemps 2013, où Dora García proposa de lire Finnegans Wake de James Joyce et 65 rêves de Franz Kafka de Félix Guattari, prétexte pour parler du réel et du non-réel devant la caméra. Le film Désordre (2013), qui est issu de ce projet, sera montré, de même que Hôtel Wolfers (2007) et The Joycean Society (2013), films précédents auxquels il fait écho. Ainsi se referme le cercle tracé depuis Hôtel Wolfers où, comme dans un rêve, circulent Beckett, Kafka, Joyce, Walser, exemplaires de cette « littérature mineure » que théorisa Deleuze. Le J. Lacan Wallpaper (2013), un papier peint installé sur l’un des murs, marque le point aveugle de l’espace intérieur, les hiéroglyphes lacaniens de l’inconscient rasant ici les murs. Les fenêtres de la galerie sont couvertes de signes décrivant des idées liées à tout se qui se déploie dans cet univers singulier (Mad Marginal Charts, 2014). Ainsi, crimes et rêves se côtoient et nous hantent de toutes parts, révélant la complexité et la richesse de l’imaginaire.

 
CHRISTINA ZURFLUH
 
 
Les images de Christina Zurfluh suscitent une image nouvelle et différente de la peinture. Son approche n’est pas conventionnelle, comme le prouve son jeu intense avec les couleurs, les colour fields disposés en rayures et superposés en couches de couleurs, les traces de pas et les mouchetures blanches dont elle parsème avec aisance picturale nombre de ses œuvres, par ailleurs barbouillées de noir.
Le titre chois pour l’exposition, « Barré », provient d’un terme de l’industrie textile pour les « bandes défectueuses » sur les tissus synthétiques. Un titre qui associe les « défaillances » d’imperfections apparentes à la fragilité délibérée des surfaces d’images savamment disposés de Zurfluh. Le concept ouvert de peinture qu’elle met en œuvre et son rapport tactile au matériau brouillent naturellement les frontières classiques entre la peinture, l’installation et la sculpture.
 
Dans l’espace d’exposition rectangulaire étroit de la Fonderie Darling, ses toiles, disposées selon un rythme sériel, trouvent un reflet sur les colonnes de la pièce et prennent naturellement les proportions de sculptures. Les zones de couleur horizontalement séparées en deux parties, évoquant parfois les teintes criardes du Pop Art, se contredisent et se complètent mutuellement en même temps. En contrepartie, deux des grandes œuvres « Divisées » de Zurfluh sont placées aux extrémités de l’espace d’exposition, dont les colour fields verticaux créent des transitions qui séparent tout en unissant.
Alexandra Reininghaus
 
 

 

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