Luc Bergeron Mer du levant, 2006. Photo Robert Laliberté

Contes et récits de Luc Bergeron, exposition du 20 janvier au 20 février à l’Agora de la danse

Heure d’ouverture de l’exposition : 19 h 30 è 22 h lors de représentations

Après ses études, Luc Bergeron s’enthousiasme pour l’art abstrait. Il trouve là une juste façon d’exprimer sa sensibilité. Le jeu des couleurs et des nuances lui offre de larges possibilités de manifester son originalité. Puis, comme il arrive parfois dans la vie d’un artiste (pensons aux « périodes » d’un Riopelle), il renoue avec la manière figurative pour s’adonner à une véritable réinterprétation du monde matériel. Désireux de régénérer son processus de création et d’enrichir sa pensée, l’artiste s’interroge sur sa pratique de peintre. Pour se déstabiliser lui-même, il s’applique à reconsidérer le « sujet » d’un tableau : comment vient-il à l’esprit? Comment se traduit-il sur la toile? En privilégiant quel outil, quelle technique? Cette entreprise de renouvellement donne lieu à diverses étapes de recherche et de production : analyse du paysage comme sujet d’inspiration, confrontation entre la matérialité de ce sujet et l’interprétation qu’il en donne, exploration de l’iconographie traditionnelle, autant l’imagerie savante que la traduction populaire de cette généreuse thématique du paysage, le tout pour pouvoir fréquenter en connaissance de cause des territoires inconnus, des domaines peu explorés.
Luc Bergeron pose un regard différent sur la nature et surtout, comme on l’a vu, sur le paysage, pour l’inventer, pour le vivre. Sous son pinceau, celui-ci devient objet d’une minutieuse étude. Il s’en approche comme s’il le plaçait sur la platine d’un microscope ou s’en éloigne pour avoir accès à l’immensité de l’horizon. Il y cherche la manifestation de la vie : il en analyse, en quelque sorte, la biologie. Il le situe et l’immobilise dans l’espace, comme le fait le géographe. Il s’y glisse, parfois littéralement, en insérant dans son œuvre une silhouette humaine, parfois de façon allusive en un dévoilement de lumières intimes. Toujours, Luc Bergeron utilise une approche originale de la représentation et du traitement pictural. La nouvelle manière de l’artiste ouvre large la voie à l’interprétation.

C’est à l’Université Concordia que Luc Bergeron obtient un baccalauréat en arts, en 1984. Il s’intéresse par la suite à la fresque en peinture et fréquente l’atelier de Stéphane Mocanu, à Paris. Il conçoit et réalise des décors de théâtre (Le malade imaginaire, L’automne le plus nébuleux de Grisoeil, Macbeth, Pour un oui, pour un non, Le Tartuffe, Ulysse au pays sans merveilles…) et apporte son aide à la scénographie de Ce soir on improvise présenté par le Trident de Québec. Il participe à diverses expositions solos et collectives – aux galeries Occurrence, Art Mûr, Dare Dare, et dans plusieurs autres lieux au Québec. Sa production fait souvent l’objet de commentaires analytiques dans les journaux et dans les revues spécialisées.
On trouve les œuvres de Luc Bergeron dans plusieurs grandes collections (Biancamano-Bolduc, Place des Arts, Cité-Amérique, Zulù Films…), dans des musées (Lachine, Baie-Saint-Paul, Longueuil, Musée national des beaux-arts du Québec…) et dans des collections particulières.

L’Agora de la danse offre gratuitement cette exposition d’œuvres de Luc Bergeron à tous ceux que l’art contemporain québécois intéresse. On pourra profiter de l’occasion pour assister à un spectacle au Studio.

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