Clara Bonnes en production du 26 au 30 avril chez Daïmon

Clara Bonnes
Retranscrire la distance entre soi et l’autre

Cette résidence vise à poursuivre la recherche amorcée avec “Médium” – une installation vidéo déambulatoire – sous forme d’impression numérique.

L’installation initiale incitait à parcourir les territoires avoisinants d’un espace d’exposition, des objets-écrans-vidéos en main. Les séquences tournées au préalable présentaient une jeune femme filmée de dos dans un parcours muet, à travers des parcs, des bâtiments, des ruelles. Le spectateur pouvait, le temps d’une promenade, faire l’expérience d’une proximité avec l’image vidéo, l’objet tenant dans la main. Cependant, le sujet filmé ne se retournant jamais, il échappait indéfiniment à notre regard : metant en scène notre désir ou notre crainte d’effectuer un contact réel avec un étranger dans un espace public.

À présent, l’objectif consiste à reproduire la mise en scène du désir voyeur du spectateur, mais en ne faisant usage que de l’image numérique. Il s’agit de passer de l’expérience d’une œuvre à la fois mobile et temporelle à celle d’images fixes et bi-dimentionnelles. Le défi consiste à conserver l’implication physique du spectateur, telle une affirmation spacialisée du désir de contact, de proximité, de perception de l’autre.  C’est à partir d’images extraites de précédents tournages vidéo que des tests de résolution et de format d’image seront effectués dans les ateliers d’impression numérique de Daïmon. Il s’agira de déterminer différents ratios-étalons pour la production d’images qui imposeront au spectateur la distance physique nécessaire à leur lecture. Plus on s’approchera et plus le grain de l’image parasitera la lecture de l’ensemble,  plus on reculera et plus l’image deviendra à la fois nette et distante. Ce temps de production sera tel un exercice de lâcher prise sur tout dispositif technologique secondaire au propos : un temps de concentration permettant le développement d’un volet subséquent à l’installation “Médium”.

Clara Bonnes a obtenu une licence en esthétique et sciences de l’art à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne en 2000, et une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM en 2005. Administratrice du centre d’artistes montréalais DARE-DARE, puis directrice générale par intérim de Champ Libre, elle s’intéresse aux différents contextes de diffusion artistique. En tant qu’artiste, elle explore le genre du portrait, plus récemment sous forme d’installations vidéo. Actuellement administratrice du Conseil québécois des arts médiatiques et assistante à la direction de la Galerie Samuel Lallouz, elle amorce une réflexion sur le développement du marché des arts médiatiques.

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