Christian Messier et Dustin Wilson, vernissage le dimanche 17 janvier à 14h chez Vertical

La forêt s’en vient
La forêt est au sens commun, un lieu. Dans ce lieu, tous les jours arrivent des événements. Par exemple, un arbre perd ses feuilles, un oiseau sort de son oeuf, des louveteaux se chamaillent, une abeille butine, un coyote dévore sa proie, etc.

Mais la forêt, comme un tableau, est beaucoup plus complexe que l’on pourrait croire. Au départ, il n’existait pas de forêt. Comme le paysage, elle a été inventée par l’homme. C’est celui-ci qui a nommé ainsi l’ensemble des événements créés par les arbres et les animaux d’un territoire. Mais maintenant amenée à l’existence, la forêt ne se contente plus de n’être qu’un simple contenant d’événement ; elle veut être elle-même l’événement et elle l’est par son mouvement immobile vers nous. Elle arrive sans bouger.

Les tableaux de ce corpus illustrent la forêt profonde et ses habitants. Les mi-hommes, mi-singe ou mi-chiens côtoient des chauves-souris, des cobras ou d’autres animaux dissimulés derrière les arbres et tout cela prend forme par de généreux empâtements colorés. Mais la vraie forêt ne se trouve pas par sa représentation. Devant ces tableaux, la forêt devient l’événement de sa propre venue et nous restons là à l’attendre. Nous attendons le sens d’une forêt de sens que nous n’arrivons pas à saisir entièrement. Elle s’en vient sans bouger et nous nous enfonçons dedans sans nous en apercevoir. Nous nous perdons dans la forêt qui s’en vient comme nous nous noyons en regardant l’océan.

Christian Messier vit et travaille à Québec. Plus connu dans le domaine de la performance, il a participé à plusieurs événements dans une douzaine de pays. On l’a aussi vu récemment à Viva ! à Montréal. En peinture, c’est plus à Québec qu’il s’est illustré avec des expositions à l’Oeil de poisson, à la galerie le 36 et à Pan ! peinture dont il est un des quatre fondateurs. Christian Messier est aussi l’auteur du magazine Web Punctum qui traite des arts visuels à Québec.

 

Reversion to the original point

Si le passé est un univers-bloc relativiste, le futur est une incertitude quantique et les deux sont liés dans le présent (que je suppose être une interface de gravité quantique), alors Retour au Point d’origine essaie de se frayer à travers l’écume de la probabilité/incertitude que représente l’avenir, avec pour point focal extrêmement précis le Nouveau Brunswick, Canada. Les événements que comporte le futur, confi rmés par ma recherche, ont 0.01 pour cent de chance de se produire. Même si tout cela peut sembler hautement improbable, mes prédictions atteignent toutefois des ordres de grandeur plus élevés que celles de mes contemporains : les prédictions des archéologues du futur sont souvent banales en comparaison des miennes. La grande communauté qui compose la futurologie a tenté de rejeté cette divergence en pointant le fait que mes contemporains réalisent leurs prédictions à partir d’information et de tendances holistiques qui émergent d’importants groupes de population présents autour du monde, alors que ma recherche est réalisée au Nouveau Brunswick et dans les régions environnantes, soit une petite province peu peuplée dans un grand pays démographiquement faible. Je suis arrivé à la conclusion que la communauté instituée de futurologie n’a absolument aucune vision, ce qui est un grand sacrilège lorsqu’on regarde l’avenir et cela m’ennuie à en pleurer. Dustin Wilson

Dustin Wilson est un artiste en multimédia du Nouveau-Brunswick, Canada. Après avoir terminé un baccalauréat en arts à l’université Mount Allison, il s’installe à Montréal et retrouve sa passion pour le papier et le dessin. Wilson débute Reversion to The Original Point en 2008 après avoir reçu une bourse de déplacement du CALQ. Depuis, il a présenté son travail à la Struts Gallery à Sackville au Nouveau-Brunswick et à l’institut d’art contemporain Khyber à Halifax en Nouvelle-Écosse.

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