Chantale Girard et Anita Petitclerc. Vernissage le vendredi 20 octobre à 19 h

Vernissage : vendredi 20 octobre à 19h

Chantale Girard – Salle principale
Ce que toute jeune fille doit savoir – installation vidéo

Ma mère ne boit pas de bière. Ça fait vulgaire. Une femme ne boit que du fort et seulement en petite quantité. Les chaussures doivent absolument être assorties au sac à main. On ne sort jamais pas maquillée, pas coiffée. On ne couche pas avec un mec rencontré dans un bar, en particulier lorsqu’on ignore son prénom. On n’appelle jamais un gars.

Ces conseils sont surannés, bien entendu. Beaucoup moins que ceux qu’on dispensait aux jeunes filles dans les années trente. Mais ils sont aussi restrictifs que tout ce que l’on conseille aux femmes aujourd’hui. Trente minutes de cardio trois fois par semaine. Minimum. Il faut toujours se démaquiller avant d’aller dormir et appliquer une crème de nuit. Que choisir concernant le rasage du pubis? L’intégrale ou juste la petite bordure le long des lèvres? À quel âge doit-on commencer à recourir à la chirurgie plastique? Le gant de crin ou la crème pour la cellulite? Pourquoi ne jouit-on pas à chaque fois qu’on baise? Autrefois, on en appelait à la continence morale; aujourd’hui les conseils portent sur la continence physique. Il faut contrôler le corps. Sa perfection nous rendra meilleures.

Que l’on soit un homme ou une femme, nous sommes confrontés à une idée socialement admise de l’apparence idéale, du comportement approprié et des valeurs adaptées à notre genre. Le véritable défi est de tolérer notre adéquation personnelle face à ces idéaux impossibles à atteindre.

Chantale Girard a l’intention d’explorer les différents idéaux féminins proposés aujourd’hui et hier et désire faire un comparatif afin de mesurer le chemin parcouru aussi bien que l’absurdité de ces images idéalisées.

Chantale Girard vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle a une formation en communication, études cinématographiques, éducation et arts visuels. Elle a obtenu une maîtrise en art à l’UQAM en 1998. Elle a exposé à Jonquière (CNE), au Lobe (Chicoutimi) et dans tous les centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est sa deuxième exposition solo à L’Écart.


Anita Petitclerc – Saloon des abonnés
Extrait d’acte de naissance
– installation vidéo

Annie est une artiste dont la réputation est tout à faire. Inapte à son métier, elle s’intéresse avant tout à la création comme acte. Si, incidemment, elle questionne l’image, c’est dans sa relation avec l’acte créateur. Ses travaux l’ont d’ailleurs récemment amenée à découvrir l’Act Practice: une mise à la conscience particulière où l’acte et le regard sur l’acte, tous deux observés, peuvent co-exister parallèlement. Penser l’image se conforme ici à la créer.

Désirant poursuivre ses recherches afin d’en découvrir différentes mises en application et les partager, Annie a accepté de participer à l’une des séries de téléréalité produites par L’Écart. Réussira-t-elle, dans ces conditions, à oublier le regard de l’autre, oublier ce qu’elle fait malgré l’œil de la caméra braqué sur ses faits et gestes? À lui donner son propre visage? Parviendra-t-elle à se laisser surprendre, à laisser surgir l’image plutôt qu’à montrer une image? Et le spectateur, arrivera-t-il à se laisser prendre au jeu?

C’est ce que nous apprendrons au fil des dix jours de résidence qu’elle passera au Saloon de L’Écart. En télédiffusion tous les après-midi du 11 octobre au 20 octobre sur le seuil « du lieu de l’acte ». En reprise jusqu’au 5 novembre.

Cette série est réalisée par Anna Clerk qui, en proposant ce défi à l’artiste, jette un regard blanc sur le sens des actes que l’on pose.

Anita Petitclerc détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Par ses réalisations, elle questionne les rapports que nous entretenons avec l’image. À la place qu’occupe l’image dans notre société, au pouvoir qui lui est donné, à son omniprésence, à la réalité virtuelle et « écranique » qui nous submerge et rend désuet le terme « éprouver », elle tente d’opposer une résistance, celle de la conscience, comme réalité non virtuelle encore possible. Pour elle, la pensée est le véritable médium à transformer.

Anita Petitclerc

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