3e impérial, centre d'essai en art actuel, Camila Vasquez, 2012

Camila Vasquez en résidence au 3e impérial

Samedi le 20 avril, a lieu la présentation de La maison est importante de Camila Vasquez, moment festif pour se réunir autour d’une œuvre qui s’est développée au fil d’un fin travail d’observation et d’un processus de rencontres avec les habitants d’un quartier de maisons mobiles. L’œuvre se décline en deux lieux : une installation sculpturale nichée dans le parc Deslandes et une installation alliant un court film d’animation, des dessins et des photographies, présentée dans la vitrine du Centre des Miniatures.

Camila Vasquez sera au 3e impérial, centre d’essai en art actuel, du 11 au 20 avril, pour un dernier séjour en résidence de création.

La maison est importante de Camila Vasquez a été réalisée d’avril 2012 à avril 2013 dans le contexte du cycle de programmation La constellation des métiers bizarres, un programme de résidences de création, de coproduction et de diffusion en art infiltrant du 3e impérial, centre d’essai en art actuel.

Camila Vasquez vit et travaille à Montréal. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2010) et un baccalauréat de l’Université du Chili, à Santiago, en plus d’avoir participé à plusieurs formations de perfectionnement dans divers champs disciplinaires (performance, danse contemporaine, chant, photographie, estampe). Son parcours inclut des expositions individuelles et collectives en Argentine, au Chili et au Québec.

La maison est importante

Par le biais de son travail de création, Camila Vasquez cherche à rendre sensible la relation de l’humain à l’espace architectural et à l’environnement. Dans le contexte du projet La maison est importante, elle s’est intéressée à l’existence d’un parc de maisons mobiles situé en périphérie de la ville de Granby. Presqu’un mode de vie, ce type de structure alternative permet à plusieurs de réaliser le rêve d’avoir une maison à soi.

La maison est importante est un projet qui sonde les profondeurs d’un espace plus intangible, celui de la maison rêvée. Par un processus fondé sur l’expérience d’une présence active à un contexte, Camila Vasquez s’introduit d’abord discrètement dans la vie de ce quartier par des séances répétées de dessin d’observation des maisons. À sa demande, quelques-uns des habitants acceptent de la recevoir chez eux : un chasseur, un arpenteur, une massothérapeute, une intervenante sociale, une dame retraitée, une mère et sa fille adolescente et leur voisine lui ouvrent leur porte. Ces moments de rencontre sont l’occasion de collecter des désirs, de faire affleurer les fragments de vision d’un environnement idéal où ils pourraient, en toute liberté, déplacer et modifier leurs demeures. En échange de cette généreuse hospitalité, et de la matière onirique ainsi recueillie, l’artiste offre à chacun un croquis de sa maison.

Puis, elle réunit et réactive les fragments de leurs visions en construisant la maquette d’un quartier imaginaire, reconstituant pour ces destinataires, un récit improbable et poétique. Ce récit, Camila Vasquez le métamorphose à nouveau sous deux formes : un film d’animation et une œuvre sculpturale en bois. Inspirée par l’image fabuleuse d’une minga (corvée rituelle d’entraide collective de son pays natal, le Chili, où tous les voisins unissent leurs efforts pour déplacer une maison, d’une île à une autre, la faisant glisser sur des rondins, puis sur l’eau où elle est tirée par des boeufs…), elle fait revivre symboliquement ce rituel en transportant l’œuvre sculpturale à travers les rues du quartier, vers sa destination ultime : un arbre auquel l’œuvre est suspendue, évoquant l’enfance, la cabane dans l’arbre, un espace de liberté qui flotte et berce nos rêves…

Le cycle de programmation LA CONSTELLATION DES MÉTIERS BIZARRES aborde la posture de l’artiste sous l’angle de l’étrangeté et du pouvoir catalyseur de l’art : invention du quotidien, habileté à créer des protocoles ludiques, inédits, à circuler dans des réseaux inexplorés.
3e impérial, centre d’essai en art actuel est voué à la mise en œuvre de l’art dans des espaces non dédiés à l’art et dans un rapport de proximité à la collectivité. Ses activités de recherche, création, production, diffusion, édition, ses forums de réflexion, engagent les professionnels de l’art —praticiens et théoriciens— et les publics, dans une dynamique d’apprivoisement réciproque, pour explorer d’autres manières d’habiter le réel. Fondé en 1984, le 3e impérial est animé par un collectif d’artistes et de professionnels de l’art.

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