Bulletin : l’arca dans la poche

l’arca dans la poche — # 15

Éditorial — Montréal, 19 décembre 2017

Connecter quels publics canadiens avec les artistes?

Comme le financement public, au Conseil des arts du Canada, est maintenant au service des Canadiens autant que des artistes, les responsables de la distribution des fonds publics doivent avoir une vision claire de la composition des publics canadiens avec lesquels il faut que les artistes créent des liens. À une époque où les goûts du public sont de plus en plus façonnés par les industries culturelles, on peut se demander comment la création de liens avec l’art peut être mesurée autrement que par des statistiques de participation ou des sondages distribués à la sortie des événements. Dans la culture de l’autogestion en art, c’est bien connu, les publics se composent souvent d’artistes, qui jouent un rôle crucial en tant que créateurs de goût, faiseurs de tendances, consommateurs et interprètes de la production culturelle indépendante et de masse, toutes disciplines confondues. Cependant, d’après un feedback récent, on dirait bien que nos activités axées sur le milieu de l’autogestion artistique, y compris certains salons du livre d’art et autres événements très courus, ne sont pas perçues comme étant au service des Canadiens. Nous gagnerions probablement à mieux comprendre la nature même de l’intérêt renouvelé pour le financement des arts.

Sans commentaires?

Récemment, dans les résultats d’un premier tour de demandes de subventions par projet, les demandeurs dont la proposition n’avait pas été retenue ont été surpris d’apprendre qu’ils ne recevraient pas de commentaires de la part du jury à cause de la quantité élevée de demandes. Compte tenu du nombre d’artistes et d’organisations artistiques qui avaient arrêté de faire des demandes de financement ces dernières années, sachant d’avance que tous les fonds disponibles étaient déjà affectés, se peut-il vraiment que le Conseil n’ait pas vu venir ce regain d’enthousiasme? Sur son site, sous « Si votre demande n’est pas retenue », le Conseil invite les artistes à revoir leur demande à la lumière de la rétroaction fournie, à la réception d’un avis de refus. En ce moment, alors que la communauté artistique s’efforce de se familiariser avec le fonctionnement des nouveaux programmes, la rétroaction paraît cruciale pour les artistes, les administrateurs et les autres demandeurs qui, sinon, sont laissés à eux-mêmes pour deviner comment améliorer leurs demandes futures et évaluer si ça vaut la peine d’investir du temps et de l’énergie dans une nouvelle demande*.

Après une petite pause pour Noël et le Nouvel An, l’ARCA sera de retour au travail le 9 janvier, prête à recueillir les résultats des demandes qui seront rendus publics à la fin de février et à y réagir. D’ici là, le conseil d’administration de l’ARCA se joint à moi pour vous souhaiter des fêtes paisibles et une bonne année!

Anne Bertrand
Director, ARCA

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