Bruno Gareau en résidence chez Sagamie

Au sein de ma pratique picturale, je m’attarde à un contenu extrinsèque à la peinture afin de développer une méthode de réflexion critique sur la contemporanéité et l’hypermédiatisation. Mes intérêts s’orientent vers le foisonnement d’informations qui circulent constamment et qui, sous forme de signes et de codes, s’infiltrent de plus en plus profondément dans les sphères les plus intimes de notre quotidien. De la sorte, ma recherche porte sur les effets d’aliénation et d’aveuglement causés par la saturation d’images, ainsi que sur la disparition de la frontière entre l’imaginaire et le réel. Plus précisément, comment la surreprésentation de la sexualité devenue motif économique, falsifie la perception, la représentation et l’interprétation des désirs. Ainsi, mon étude s’articule autour de l’exposition aux médias à travers laquelle l’être humain, tout en perdant sa naïveté, subit une forme d’infantilisation.

Mon intention consiste à développer une réflexion critique et un questionnement éthique sur les images qui nous sont constamment imposées, par une récupération de celles-ci dans le champ de la peinture. C’est-à-dire que j’utilise l’iconographie comme forme langagière et que je propose l’espace du tableau comme lieu de télescopage, de coexistence et de rencontre entre les codes de la représentation socioculturelle. Ainsi je tente de développer une rhétorique visuelle qui s’articule autour des tensions et des échanges entre les modes narratifs de l’image, les modes d’expression picturale et les caractéristiques formelles de la peinture.

Concrètement, je cherche à réaliser des scènes qui se veulent ambiguës, afin d’amener l’observateur à questionner son propre regard. Mon intention est de stimuler le jugement critique. Pour arriver à cette fin, ma stratégie consiste à unir, par des tactiques picturales, deux types d’imagerie à la fois antagonistes et stimulatrices de désir, soit l’univers onirique de l’enfance et l’omniprésente sexualité médiatique. L’effet escompté est de séduire par le côté féerique et synchroniquement provoquer un trouble par l’association avec la sexualité. Cette réflexion critique provoquée par l’animation simultanée du grotesque et du merveilleux permet de souligner la vulnérabilité du sujet humain par rapport à l’image de séduction le confrontant ainsi à la nature ambivalente et trompeuse de l’image.

Bruno Gareau a reçu une formation en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université de Paris 1 Panthéon – Sorbonne. Titulaire d’une maîtrise de l’École des Arts Visuels et Médiatiques de l’UQÀM, sa pratique artistique a été présentée dans plusieurs espaces de diffusion, dont la Galerie B-312 et le Centre d’exposition Espace Virtuel. Actuellement, il prépare un projet d’exposition grâce à l’appui financier du CAL

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