Brouillamini de Denis Bordeleau, vernissage, le vendredi 23 mai à 17h à Vaste et Vague

Le Centre d’artistes Vaste et Vague vous convie au vernissage de Brouillamini, une installation picturale de Denis Bordeleau, qui aura lieu le vendredi 23 mai, dès 17 h, à la salle Desjardins du Quai des Arts. L’exposition se poursuivra jusqu’au 12 juillet prochain.
 
Artiste au parcours atypique, Bordeleautraitera d’abord divers médiums façon ingénue, avant s’engager de plain-pied dans une pratique farouchement pluridisciplinaire. Ses travaux en sculpture, estampe, dessin ou autre, qui s’échelonnent sur deux décennies, font toutefois état d’une même démarche créatrice : il extrait ses sujets, souvent choisis au hasard, de la trame quotidienne, pour les détourner ensuite au profit d’une recherche résolument formelle, à la limite de l’abstraction.
 
Ce principe originel de la métamorphose se retrouve immanquablement dans Brouillamini. Informée par un motif unique (quelque lointain bidonville), l’œuvre comporte trois sections distinctes, chacune mettant en valeur un médium particulier : peinture, dessin et photographie. L’intérêt de cette installation dépareillée repose justement sur l’effet de contraste entre ses parties, que les variations d’échelle soulignent davantage.
 
Le fragment le plus étonnant de l’exposition consiste en un agencement de peintures exécutées recto verso sur de vastes cartons d’emballage. Le tracé au crayon-feutre de ces « Formes de vie » suggère l’architecture chaotique des favelas du Tiers-monde. Autant de surfaces aux couleurs éclatantes qui, déployées au sol en accordéon, incitent le visiteur à déambuler autour ou à l’intérieur, comme autant de modules 3-D. Parfois peints de façon sommaire, ces cartons « praticables » affichent les signes distinctifs de leur fonction initiale, avec les traces de manipulation laissées par le temps.
 
Les autres segments de l’installation, « Lignes de vie » et « Tranches de vie », proposent respectivement un alignement symétrique de dessins linéaires et un photomontage grand format. Après un premier point de vue rapproché, presque familier, des logis de fortune, l’artiste les appréhende ici depuis deux perspectives distanciées : l’une, panoramique, et l’autre, en surplomb.
 
Denis Bordeleau n’aura fréquenté les bidonvilles que par le truchement d’images photographiques. Mais en focalisant sur leur agencement bigarré et leur géométrie désordonnée, il révèle, dans ce Brouillamini, le paradoxe existant entre l’immense pauvreté matérielle de ces lieuxétrangers et leur inépuisable richesse morphologique.  
               
Titulaire d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Laval depuis 2008, Denis Bordeleau vit et travaille dans la Vieille Capitale. Depuis une vingtaine d’années, il explore des disciplines aussi variées que la sculpture et la photographie ou la peinture, l’estampe et l’art numérique. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions en solo ou collectives.
 

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