Breathing Underwater de Glynis Humphrey, vernissage le jeudi 20 octobre à 19 h.

Breathing Underwater
Glynis Humphrey

exposition du 20 octobre au 20 novembre 2005
vernissage le jeudi 20 octobre à 19h

Le diaphragme bouge à peine, le corps fige, comme un animal qui fait le mort. C’est le sentiment que j’éprouve lorsqu’un inconnu regarde mon large corps maternel trop longtemps. En un instant, je suis confrontée à leur rage, une rage si grande que pour un moment qui semble éternel je suis paralysée par une humiliation profonde et ma respiration s’arrête complètement. GH

Breathing Underwater est une installation multimédia palpable qui unit et anime le sensoriel, l’émotif, ainsi que les phénomènes culturels qui sont communément relégués à des enquêtes théoriques. À l’aide de larges formes sphériques flottantes qui transmettent des ondes sonores et des vibrations provenant de l’intérieur du corps, le public peut répondre, à travers le toucher et l’ouïe, aux sons individuels et à ceux qui se chevauchent. La vidéo projète des images d’une femme qui est submergée dans une eau noire profonde. Cette situation périlleuse inhérente évoque des réactions complexes et diverses qui varient entre la séduction et le grotesque.

Glynis Humphrey : De l’âge de deux ans jusqu’à la puberté, j’étais modèle pour mon père, un photographe professionnel. Ma pratique artistique examine plus de cinquante ans en tant que sujet et objet du regard et leur impact sur la formation de mon identité. Maintenant, à travers la vidéo, je crée et je reconfigure ce regard afin d’explorer l’incarnation du point de vue de la femme grotesque vieillissante. Mon travail s’articule autour de mes expériences comme femme ronde proche de la cinquantaine qui ne se conforme pas à la vision restreinte de la société nord-américaine concernant la fémininité et le désirable sexuel.

L’environnement aquatique impossible est une représentation idéalisée d’un retour à un état primitif qui oscille entre le danger et la sécurité. Les sons du corps contenus dans les formes sculpturales sont des rappels viscéraux de l’engagement du corps physique avec lui-même. L’échelle des formes nous pousse à nous souvenir d’un moment où l’on était petit et immergé dans un monde de sons – des sons qui anticipent la promesse d’une nouvelle vie, mais qui font allusion à la vulnérabilité.

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