Attraits intangibles de Denis Rousseau, exposition du 14 septembre au 8 octobre à la Galerie d’art d’Outremont

Denis Rousseau aime mettre la main à la pâte, qu’elle soit constituée de silicone, de polyuréthane, de plâtre ou de toute autre matière malléable lui permettant de créer des sujets qui semblent sortir d’un univers hors de notre portée immédiate.

Dans son grand atelier baigné de lumière et de musique, entouré de plantes, de fleurs et de ses projets en devenir, il s’affaire inlassablement à concevoir des volumes sculpturaux, à les mouler, les disséquer, les réassembler en en modifiant le format et l’aspect. Et il continue en les ponçant, les peignant et, parfois même, en les articulant grâce à des mécanismes et  des composantes électroniques.

Son approche consiste d’abord à produire une forme-mère pour en tirer des coupes transversales semblables aux lamelles que les biologistes utilisent pour agrandir leurs sujets d’observation sous le microscope. En assemblant les couches ainsi obtenues au gré des choix qu’il opère, il refaçonne ses modules tout en jouant sur les échelles de grandeur.

Ses œuvres récentes portent sur l’infiniment petit et l’infiniment grand. Les éléments souples, sinueux et allongés de ses sculptures sont d’aspect biomorphique et évoquent le vivant en mouvement ou en apesanteur. Elles sont complétées par un corpus de photographies tirées de ces sculptures, de l’ébullition de la matière qui les compose. Ces images viennent en magnifier certains détails afin de suggérer des milieux cosmiques, terrestres, marins ou d’un autre type. Ainsi, la démarche de l’artiste ne va pas de l’abstrait au concret, mais suit plutôt un chemin inverse.

On peut facilement s’imaginer, en visitant cette exposition, entrer dans un monde futuriste ou antique, à la fois proche et inaccessible, attrayant et inquiétant. Les références mythologiques, historiques et la réinterprétation des symboles brouillent les pistes. Si on peut éprouver une envie irrésistible de toucher ces œuvres ou, au contraire, un besoin instinctif d’en détourner le regard, c’est que la dualité a toujours caractérisé le travail de l’artiste lorsqu’il traite, par exemple, des tandems vie et mort, séduction et répulsion, beauté et laideur.

Denis Rousseau est un artiste polyvalent qui vit et travaille à Montréal. D’abord sculpteur, mais aussi praticien de la photographie et de la vidéo, il démontre une prédilection pour l’installation et l’art cinétique. Il a été professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal de 1991 à 2012 et a aussi enseigné à l’Université d’Ottawa pendant une dizaine d’années. Ses œuvres ont été présentées au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. On a aussi pu les voir lors de nombreuses expositions, aux Cent jours d’art contemporain de Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée des beaux-arts de Montréal, au Musée d’art contemporain et au Musée canadien de la photographie contemporaine.

 

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