A Collection of Small Miseries de Carole Epp, vernissage le samedi 1 mai à 17h chez MATERIA

Dans le cadre de la Manif d’art 5, laquelle a cette année pour thème « CATASTROPHE? QUELLE CATASTROPHE! », le Centre MATERIA présente, du 16 avril au 30 mai, « A Collection of Small Miseries », soit la première exposition solo au Québec consacrée à la céramiste Carole Epp, originaire de la Saskatchewan.

Depuis plusieurs années, Epp réalise des œuvres qui sont porteuses d’un message, d’une morale. L’artiste croit que le rôle de l’art est entre autres d’influer sur l’opinion publique et, par le fait même, d’influencer l’individu. Fascinée par le concept de la collection, l’artiste réalise des objets à la fois kitsch et stéréotypés. L’omniprésence des objets kitsch est, selon Epp, le véhicule idéal pour établir un dialogue, puisque le kitsch, non seulement témoigne de la représentation des stéréotypes culturels et de la simplification des événements dans les médias, mais offre aussi l’atout supplémentaire d’être lié à la politique et à la propagande totalitaires. Par ces associations, l’artiste désire mettre en lumière le rôle des médias dans la prolifération de l’information et du « savoir » qui mène à la désensibilisation. Ce parallèle est proposé dans plusieurs de ses figurines qui font référence à la guerre, au terrorisme, à la pauvreté, à la technologie génétique ainsi qu’aux problèmes environnementaux

A Collection of Small Miseries mettra en scène près de 35 figurines de collection

récentes présentées dans un esthétisme traditionnel. En utilisant une imagerie de l’enfance, l’artiste amène le spectateur à réfléchir sur les conséquences de ses gestes sur l’environnement et la société. Ainsi, Carole Epp propose une œuvre qui questionne notre culture de consommation tout en associant ces comportements à des événements politiques, sociaux et environnementaux.

Par conséquent, le spectateur sera invité à se questionner sur son rôle et à prendre part à la réflexion proposée par l’artiste.

BIOGRAPHIE

Céramiste et auteure, Carole Epp détient une maîtrise en céramique de la Australian National University. Elle vit présentement à Saskatoon, en Saskatchewan, où elle enseigne la céramique par le biais de la guilde des potiers et où elle poursuit sa pratique d’artiste. L’automne dernier, elle était artiste en résidence à l’atelier de céramique du Red Deer College en Alberta. En tant qu’artiste, elle a produit une série d’objets figuratifs et sculpturaux en céramique. Ces œuvres comprennent la production de figurines de collection dont le style traditionnel est détourné par la révélation d’une représentation plus fidèle au comportement et à la moralité qui ont cours dans nos sociétés contemporaines. Une analyse de la culture de consommation y est dévoilée et un dialogue sur notre relation personnelle avec l’actualité et la politique mondiales y est présenté. Ses travaux ont fait l’objet d’expositions en Australie, en Écosse, aux États-Unis et partout au Canada, en plus d’être commentés dans The Journal of Australian Ceramics, Ceramics Art and Perception, Ceramics Monthly et Interpreting Ceramics. Ses écrits sont également parus au cours des dernières années dans des publications et des sites Web, et ils seront au sommaire d’un livre à être publié.

DÉMARCHE

Mes œuvres figuratives et sculpturales ont pour point de départ une investigation du point de vue ou de la position éthique de l’artiste en relation avec le sujet qu’il ou elle présente. J’ai toujours cru fermement qu’une partie du rôle de l’art était d’influer sur l’opinion publique en tant qu’espace de dialogue et source de résistance aux injustices du monde. Si je me sers de mon travail artistique comme outil de communication sur des événements mondiaux, ma recherche a également porté, par contre, sur le point de vue éthique à partir duquel s’expriment ces préoccupations. Dans mes travaux, je manipule des pièces de collection figuratives pour en faire des tableaux qui présentent du contenu à teneur politique et sociale. Mon désir initial de travailler avec cette référence est dû en partie au fait qu’elle représente des éléments enfantins et nostalgiques, du kitsch et des stéréotypes et, surtout, qu’elle renvoie à la consommation. Pour aborder un contenu qui m’inspirerait, j’ai donc choisi de travailler à partir d’un contexte personnel de consommatrice. Cela m’a permis de présenter un contenu qui inclut l’impact qu’on peut avoir en posant de simples gestes quotidiens. En réinscrivant la nature affligeante et dévastatrice de la guerre, du terrorisme, de la pauvreté, de l’inanition, de la technologie génétique et de la dégradation de l’environnement dans un dialogue sur le consommateur individuel, j’ai le sentiment de pouvoir offrir des perspectives de changement proactif en lien avec ces questions.

www.caroleepp.com

 

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