Yves Tremblay et Territoires boréals, vernissage le jeudi 16 novembre à 17h à l’Espace Virtuel du centre Bang

Salle 1
Exposition solo
L’exposition PRODUCTIONS RÉCENTES d’Yves Tremblay présente deux installations qui évoquent les notions de parcours et d’itinéraires dans l’espace.
 
L’idée du projet ALUVERNIUM s’inspire d’un reportage expliquant un stratagème mis en place par des producteurs d’aluminium chinois. Afin d’éviter le paiement de taxes à l’exportation, ils réalisent une première transformation “bidon” de l’aluminium et exportent des produits  maquillés en fausses poignées de porte ou autres produits de commodités. Une fois les frontières chinoises franchies et les taxes évitées, ces produits sont refondus pour fournir l’aluminium nécessaire à la réalisation d’une véritable deuxième transformation. ALUVERNIUM cherche à illustrer ces dires médiatiques et transcrit cette transformation/déguisement dans une séquence d’animation réalisée au moyen d’une imprimante 3D. L’animation trace un horizon qui se solidifie image par image, une simulation matérielle où un lingot à l’état liquide reçoit un corps solide. Une vingtaine de corps tracent ainsi l’itinéraire de la métamorphose de l’objet vers une frontière métaphorique.
 
Le projet DÉRIVATION est une simulation et une allégorie. Cette installation est la trace des apprentissages et des expérimentations réalisés avec une fraiseuse numérique à trois axes. Les possibilités d’écritures formelles qu’un tel outil fait émerger a permis de passer de la simulation à la matière. Elle reconstitue le lien entre des composantes analogiques et les outils virtuels qui ont été utilisés pour les produire. Le dispositif s’inscrit dans l’espace en une sorte de discontinuité, une tangente du numérique vers l’espace physique. DÉRIVATION traverse donc l’espace et se transfert en matière, en matériaux symboliques. Le comportement des particules et leur dynamique génèrent des volumes fluides, leurs traces faisant apparaître de possibles corps ondulatoires. DÉRIVATION est un flux médiatique dévié de son réseau.
 
Salle 2
TERRITOIRES BORÉALS présente le travail vidéographique de l’artiste multidisciplinaire Étienne Boulanger et celui du collectif Collection. Cette invitation du centre Bang participe à présenter ces vidéos d’art performatives dans un contexte d’exposition. Questionnant respectivement la notion de territoire, la réunion de ces deux corpus propose un ensemble où la tension poétique marque un temps d’arrêt et d’écoute.

En plaçant le corps en déséquilibre dans l’espace, de manière précaire et bouleversée, Étienne Boulanger met en place un système de repères utopique et instable. Usant d’instruments rudimentaires combinés aux nouvelles technologies de l’image et du son, il prolonge ou modifie le corps qui devient l’extension du geste poétique. Pour TERRITOIRES BORÉALS, il présente trois œuvres : Le silence fait peur aux brutes (2016), Récits de trappe et autres situations boréales (2015) et Spruce Bleach (2015).

Pour TERRITOIRES BORÉALS, le collectif Collection présente Faune, un corpus de vidéos d’art mettant en scène des installations présentées dans la forêt boréale. Ces paysages sont le théâtre d’installations constituées d’objets ludiques liés au domaine récréatif. Leurs motifs colorés et leurs formes attrayantes ont pour but d’accentuer le grotesque entre l’artifice et le territoire. Faune se présente comme un récit d’objets où les tensions sont évidentes entre la nature et l’activité humaine.

Le collectif Collection s’intéresse à l’idée de la trace humaine laissée dans un paysage hostile et boréal. Travaillant surtout en installation in situ, les actions sculpturales du collectif se concentrent sur le rapport d’opposition entre la nature environnante et la construction d’un univers simpliste et coloré. Ces installations présentent les relations absurdes entre l’homme, la machine et le paysage. L’environnement sonore participe à l’amplification de cette absurdité en dévoilant le mécanisme invisible et les tensions existant entre des sujets qui sont habituellement incompatibles. Pour fixer ses interventions éphémères, Collection utilise la vidéo à la fois comme un outil d’archivage documentaire et d’expression esthétique. Les vidéos présentées sont l’unique trace des œuvres créées.

Biographies des artistes
 
Yves Tremblay est une figure incontournable du développement des pratiques installatives dans l’histoire de l’art du Québec. Possédant un baccalauréat interdisciplinaire en arts de l’Université du Québec à Chicoutimi, il élabore dès 1981 un système d’écriture dans l’espace lui permettant de déborder du paradigme de l’objet circonscrit comme unité sculpturale, entité autonome et monolithique qu’il nomme installation. En parallèle de ces explorations, il fonde avec des confrères artistes le collectif Insertion avec lequel il produit des interventions artistiques de nature expérimentale pendant une dizaine d’années en plus de ses réalisations personnelles. Il est également un des membres fondateurs des Ateliers TOUTTOUT. Yves Tremblay a présenté son travail dans plusieurs centres d’artistes dont Langage Plus, Séquence, Le Lieu, Le Lobe et Espace Virtuel. Il a également présenté ses oeuvres au Centre National d’Exposition, au festival TraficArt, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, en Pologne et en France. Il a cumulé une quarantaine d’expositions, a réalisé des œuvres publiques et a participé à plusieurs symposiums.

Étienne Boulanger vit et travaille à Alma, au Québec. Il détient une maîtrise en arts – recherche et création – de l’Université du Québec à Chicoutimi. Artiste et organisateur, il a collaboré à fondation du Festival international d’art performance – Art Nomade de Chicoutimi, en 2007. Il a produit et réalisé un documentaire sur les artistes-performeurs du Singapour Fringe Festival, en 2006. Avec le collectif Cédule 40, il a participé au Festival international de jardins aux Jardins de Métis (2006-2011), au projet Jardins éphémères du 400e anniversaire de la ville de Québec (2008), à ORANGE – l’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe (2009), en plus de réaliser des sculptures monumentales dans le cadre de la politique d’intégration de l’art à l’architecture. Depuis 2003, Étienne Boulanger expose dans les galeries et les centres d’artiste à Montréal et au Saguenay.  Il est également récipiendaire de nombreuses bourses et prix pour sa production artistique hybride. Depuis 2007, sa pratique s’organise autour de l’art action. Ses œuvres ont été diffusées dans plusieurs galeries, événements et festivals au Canada, en Pologne, en France, à Singapour, en Indonésie, en Suède, en Belgique et en Chine. En 2014, il présente une performance inédite pour l’ouverture du prestigieux Gala des arts visuels au Théâtre Rialto à Montréal, une soirée de remise de prix qui récompense chaque année le milieu des arts visuels québécois.

Collection est un collectif fondé en 2016 à Arvida par Laurie Boivin, Pierre-Olivier Tanguay et Charlie Lescault. Composé d’artistes en arts visuels et d’une cinéaste, le travail de Collection arbore l’installation éphémère en relation avec la vidéo d’art. Fascinés par l’incongruité et les formes ludiques, ces jeunes créateurs exhibent le territoire québécois comme un cadre où rien n’est impossible. Le collectif est récipiendaire d’une des bourses d’aide à la création Bande Sonimage 2016 pour la réalisation du projet Faune.

Le collectif Collection tient à remercier la Bande Sonimage et ses partenaires : le CALQ  (Conseil des arts et des lettres du Québec), le CAS (Conseil des arts de Saguenay), la  Ville de Saguenay, Spira et Sophie Beauparlant. La Bande Sonimage tient également à remercier les organismes faisant partie de l’entente de partenariat du parc d’équipements numériques et partagés de Saguenay : le Centre de production en art actuel TOUTTOUT, le Centre d’Expérimentation Musicale (CEM), Le Lobe, le centre d’art actuel Bang et Caravane Films Productions (producteur du festival Regard).

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