Une jeune femme au cœur des années 1960, le mercredi 6 mars au Studio de Daïmôn

Les films inédits de Diane Dupuis:

Une jeune femme au cœur des années 1960

Au Studio de Daïmôn, le 6 mars 2013 – 20h30

 

Il y a quelques mois, Daïmôn a été informé de la découverte des films de Diane Dupuis, cinéaste indépendante des années 1960, inconnue jusqu’alors. Elle prenait part à une génération qui s’activait (déjà !) à réaliser des films avec de petites caméras, sur support 8mm, en toute liberté.

Cette pratique fréquente demeure sous-évaluée aujourd’hui encore. Le processus d’industrialisation du cinéma en cours à l’époque, toute une stratégie de politique culturelle adoubée par les critiques et les historiens du film aura laissé délibérément de côté les approches plus marginales, alors qualifiées de «cinéma amateur», terme qui apparaît désormais arbitraire. Daïmôn, en collaboration avec l’organisme Tenzier, s’active à défaire cet ancien état des choses.

La proposition filmique de Diane Dupuis est unique déjà, sous un plan sociologique, en occupant une place quasi-inexistante dans le cinéma québécois, soit celle d’une cinéaste adolescente. Des cas semblables sont très rares dans le cinéma mondial. L’on ne peut songer qu’au français Philippe Garrel, réalisant son premier film à 15 ans, en 1966. Les trois films que nous présentons dans ce programme (deux autres étant réputés perdus), appartiennent de plus au point de vue d’une très jeune femme, ce qui est plus rare encore. Montrer ces films dans un programme double, avec les œuvres récentes du Groupe Intervention Vidéo, organisme phare dédié aux femmes vidéastes, allait pour ainsi dire de soi.

Dans ses trois films, Diane Dupuis nous montre ce qu’elle connaît : les groupes de filles (Les amazones), la difficulté des rapports entre garçons et filles, l’errance et la soif de vivre de la jeunesse (La giboulée), cet état indécidable entre l’enfance et l’âge adulte. Faisant preuve d’un sens plastique parfois saisissant, ces films ont pourtant été réalisés en quelques jours et montés en quelques heures.

Notons que nous y retrouvons deux adolescents qui ne sont plus d’illustres inconnus : soit Michel Desautels, l’animateur radio-canadien, ainsi que l’acteur Gilbert Sicotte. Restés seulement visibles dans le cercle des amis de Diane Dupuis, ces films sont présentés publiquement pour la première fois, à l’exception de La Giboulée, projeté une unique fois au Patriote peu après sa réalisation. Ils ont été numérisés grâce aux efforts jumelés de Daïmôn et Tenzier.

Pour plus de détails, lire l’entretien réalisé par Eric Filion avec Diane Dupuis, http://www.horschamp.qc.ca/spip.php?article533

 

Films présentés

La Giboulée. 8 mm, noir et blanc, 42 minutes 7 secondes, 1965. Réalisation : Diane Dupuis. Caméra et postsynchronisation : Jean Bélanger. À la batterie : André Bélair. Avec la participation de : Lucien Forget, Michel Desautels, Michel Laramée, André Paquette, Claire Wojas, Mireille Tremblay, René Joseph, Gilbert Sicotte, Yvan Raymond, Bernard Packwood, Michel Brisson, Denis Degrasse, Charles Tapp et Jean Labelle.      

Veulent. 8 mm, couleurs, 12 minutes 34 secondes, 1966. Réalisation et caméra : Diane Dupuis. Avec la participation de : Michel Desautels, Louise Laurence et Jeanne Wojas.

Les Amazones. 8 mm, couleurs (ainsi que noir et blanc), 19 minutes 28 secondes, 1966. Réalisation : Diane Dupuis. Éclairage : Jean Chabot. Caméra : Bernard Béland. Avec la participation de : Louise Laurence, Françoise Nadeau, Monique Bélanger, Claire Wojas, Francine Lacasse, Louise Morin et Jeanne Wojas.  

 

Remerciements : Eric Fillion, Diane Dupuis et Tenzier.

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