Slyboot’s Promise de Stephen Schofield, exposition du 7 au 30 mars à la Galerie d’art d’Outremont

La pratique artistique de Stephen Schofield porte essentiellement sur le corps humain. Le corps dans ses œuvres est marqué par la douceur, l’introspection, la fragilité et parfois sa contrepartie, la résistance. Ces qualités sont manifestes surtout dans ses œuvres sculpturales où elles trouvent leur principale expression sous la forme de la membrane. La membrane est légère et mince; elle lui permet d’enquêter sur la porosité, l’étanchéité, la vulnérabilité et la constance du corps. Il conçoit cet agencement d’éléments faibles que la membrane propose comme un modèle de liaisons sociales contingentes, souples et interrogatives.

 
Le travail de Stephen Schofield se caractérise par un engagement intense avec la matérialité. Chaque œuvre, allant de ses sculptures monumentales gonflables à ses performances, dessins et vidéos, est profondément étudiée et se distingue par un regard appuyé sur une série de dualités : force et faiblesse; rigidité et flexibilité; cinétique et statique, négociant ainsi une tension constante entre présence et poids. Ces sculptures ont été conçues en patchwork, parfois d’une échelle trois fois supérieure à celle du corps humain, elles sont composées d’une myriade de morceaux de textiles. Trempées dans une solution de sucre, d’eau et de colle qui fixe le matériau, elles sont ensuite remplies d’air. La forme qui en résulte est une membrane rigide et immobile, volumineuse quoique résistante et figée, contrairement à l’aspect mou et embryonnaire des structures gonflables traditionnelles.
Jessica Gildea, Cue Art Foundation, New York, N.Y.
 
Depuis 1980, Stephen Schofield a présenté ses dessins, sculptures et performances au Canada dans diverses expositions, notamment à la Power Plant de Toronto, à la Biennale de Montréal, au Textile Museum, à l’ Art Gallery of Mississauga, au Musée d’art contemporain de Montréal, ainsi qu’aux États-Unis, au White Columns Art Space, au Sculpture Centre et à la Horodner Romley Gallery, à New York. Plus récemment, son travail a été exposé au Atlanta Center for Contemporary Art. En 1996, son exposition Si je peux le dire ainsi s’est tenue en France, au CAC de Vassivère, à L’Aquarium de Valenciennes et au CREDAC à Ivry-sur-Seine.
 
Les œuvres de cette exposition ont été réalisées lors d’une résidence d’artiste au ISCP de New York et elles ont fait l’objet d’une exposition individuelle à la Cue Foundation, à New York, en septembre et octobre 2012. Deux publications accompagnaient l’exposition : un catalogue avec des textes de Richard Tuttle, Jake Moore et Stephen Schofield, et un livre d’artiste avec des textes de Stuart Horodner et de l’artiste lui-même.
 
Stephen Schofield a reçu le Prix Louis-Comtois de la Ville de Montréal en 2005.
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