Raphaëlle de Groot, Étude pour Venise, impression numérique, 50,8 x 71 cm

Raphaëlle de Groot réalisera une performance à l’édition 2013 de la Biennale de Venise

La Galerie de l’UQAM et le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ont le plaisir d’annoncer la présence de l’artiste québécoise Raphaëlle de Groot lors de l’édition 2013 de la Biennale de Venise, l’une des plus prestigieuses biennales d’art contemporain.

À l’initiative de Louise Déry, directrice de la Galerie de l’UQAM, qui en a développé le concept en 2011, et avec l’appui financier du CALQ, l’artiste réalisera une performance inédite à l’ouverture de la Biennale en mai prochain.

Raphaëlle de Groot : En exercices vénitiens

Devant les visiteurs de la Biennale, Raphaëlle de Groot réalisera une performance en deux phases. D’abord, présentation et transformation, au cœur des Giardini. L’artiste métamorphosée entreprendra ensuite une déambulation sur le site de la Biennale et sur les quais avoisinants pour se rendre jusqu’à l’embarquement dans une gondole qui voguera, vacillante, au fil de l’eau dans la seconde phase de ces « exercices vénitiens ».

Louise Déry explique que l’idée de cette présentation du travail de l’artiste à Venise lui est venue il y a quelques années déjà : « Dans le lieu même où le masque, la mascarade et le déguisement sont devenus, au fil des siècles, une allégorie de la ville, j’ai imaginé que Raphaëlle de Groot y effectuait une performance dans le cadre de la Biennale. Je la voyais debout et en équilibre instable sur une gondole, la tête et le corps transformés, aveuglée, masquée et encombrée de prothèses et de nombreux objets trouvés ici et là, parcourant les canaux, effigie remarquable et saisissante laissant dans son sillage une idée revisitée de la figure de l’artiste ».

Récipiendaire du prestigieux prix artistique Sobey en 2012, Raphaëlle de Groot travaille à partir de contextes de recherche hétéroclites et de situations de rencontres, en réponse à des expériences. Son œuvre prend le plus souvent la forme d’actions, d’objets, d’images, et de documentation. Ses exercices « performatifs » explorent et questionnent les façons dont l’art est créé et reçu. Par le biais de consignes et de contraintes – aveuglement, accoutrements handicapants, suppression du visage – l’artiste cherche à provoquer un état de dépossession, de perte : perte des repères, perte de contrôle, perte d’une image de soi.

Pour Raphaëlle de Groot, développer une performance pour la Biennale de Venise représente « une occasion exceptionnelle de marquer la présence de l’artiste autrement, dans un contexte complexe et étourdissant où la visibilité – voir et être vu – oblige l’épreuve et le dépassement. C’est ce rapport à la visibilité, ou plutôt en quoi il travaille et transforme la figure de l’artiste, qui constitue le filon principal ».

Pour Yvan Gauthier, président-directeur général du Conseil des arts et des lettres du Québec, « la Biennale de Venise représente une plate-forme exceptionnelle pour les artistes en arts visuels. Le CALQ est très heureux de se joindre à ce projet qui permet à une artiste québécoise de s’illustrer sur la scène internationale. En offrant ainsi son appui à de tels projets, le CALQ veut assurer la présence de nos créateurs à d’importantes activités de diffusion à l’extérieur du Québec tout comme il le fait lors des biennales de La Havane, de Liverpool et de Sydney. Cette initiative exploratoire va aussi permettre au CALQ d’évaluer une participation québécoise forte et régulière à la Biennale de Venise ».

Le soutien du CALQ permettra également la production d’une vidéo documentant la performance de Raphaëlle de Groot à Venise.

Tandem commissaire-artiste

La commissaire et l’artiste ont développé une grande familiarité dans les échanges et le travail. Louise Déry a réalisé neuf projets d’exposition d’artistes québécois en Italie depuis 1998, dont le commissariat des œuvres de David Altmejd au pavillon canadien à la Biennale de Venise en 2007. Elle y maintient des contacts très actifs et possède une bonne connaissance du réseau européen, de l’organisation des grands événements et de la Biennale. Pour sa part, Raphaëlle de Groot a été en résidence à la Fondation Pistoletto près de Turin pendant près de deux ans. Elle vit partiellement dans la région de Bologne, travaille avec une galerie qui la représente à Rome et parle couramment l’italien.

À propos de l’artiste

Raphaëlle de Groot est née en 1974 à Montréal (Canada), où elle vit et travaille. Elle présente activement ses travaux au Canada et en Europe depuis 1997. En plus de la Galerie de l’UQAM, elle accumule de riches expériences de collaboration avec Dare-Dare (Montréal), le Centre d’histoire de Montréal, la Cittadellarte-Fondazione Pistoletto (Biella, Italie), la Leeds City Art Gallery (Angleterre), le Centre d’art contemporain Le Quartier (Quimper, France) et la Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge). En 2006, la Galerie de l’UQAM a produit une importante exposition monographique intitulée En exercice, accompagnée d’une publication. Raphaëlle de Groot participe à la première édition de la Triennale québécoise au Musée d’art contemporain de Montréal en 2008. Son exposition solo la plus récente, a été présentée en 2012 à la Galerie Graff à Montréal.

Raphaëlle de Groot détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM, 2006). Elle est chargée de cours à l’UQAM et à l’Université Concordia. Récipiendaire du prix d’excellence Pierre-Ayot en 2006 et du prix Graff en 2011, elle se voit décerner le prestigieux prix artistique Sobey en 2012.

Raphaëlle de Groot est représentée par la Galerie Graff à Montréal et par la Z2O Galleria – Sara Zanin à Rome. www.raphaelledegroot.net

À propos de la commissaire

Commissaire, auteure et professeure, Louise Déry détient un Ph. D. en histoire de l’art et est directrice de la Galerie de l’UQAM depuis 1997. Elle a été conservatrice au Musée national des beaux-arts du Québec et au Musée des beaux-arts de Montréal. Elle a travaillé avec quantité d’artistes tels que Rober Racine, Dominique Blain, Raphaëlle de Groot, Antony Gormley, Nancy Spero, David Altmejd, Michael Snow, Daniel Buren, Giuseppe Penone, Shary Boyle et Sarkis. Elle s’est intéressée au rapport entre le corps et la langue, à la question de l’engagement artistique, à la diffusion internationale de l’art du Québec et à l’art dans l’espace public. Elle a présenté une trentaine d’expositions à l’étranger, dont une dizaine en Italie, de même qu’en France, en Belgique, en Espagne, en Turquie, aux États-Unis et en Asie. Elle a été commissaire du pavillon du Canada à la Biennale de Venise 2007 avec une exposition sur David Altmejd dont elle a diffusé le travail, depuis 1998, notamment avec deux publications monographiques et une tournée au Canada. En 2007, elle a reçu le Prix d’excellence pour le commissariat en art contemporain de la Fondation Hnatyshyn et, en 2011, le prix Hommage à un intervenant du milieu décerné par l’AGAC.

La Biennale de Venise et le Québec

Créée en 1895, la Biennale de Venise accueille les représentations nationales de pays dotés de pavillons, de même que des expositions internationales officialisées par la Fondation de la Biennale qui les confie à des commissaires de renom. Outre la présence de quelques artistes du Québec sur une période de trente ans, seuls trois Québécois ont représenté le Canada à la Biennale depuis 1990, soit Geneviève Cadieux (1990), Jana Sterbak (2003) et David Altmejd (2007). (http://www.labiennale.org/en/Home.html)

Rappelons que, depuis 1958, le Canada possède un pavillon à la Biennale et sera représenté, pour cette 55e édition, par l’artiste ontarienne Shary Boyle.

Le Conseil des arts et des lettres du Québec

Le CALQ soutient dans toutes les régions du Québec la création, l’expérimentation et la production dans les domaines des arts et des lettres et en favorise le rayonnement au Québec, au Canada et à l’étranger. Pour en connaître davantage sur le CALQ : www.calq.gouv.qc.ca
 

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